jeudi 3 janvier 2013

La bonne nouvelle est venu sous la forme de statistiques: dans les derniers jours de Décembre 2012, le nombre d’immigrants illégaux qui sont entrés en Israël est tombé à zéro pour la première fois depuis plus d’une demi-décennie. La nouvelle clôture qu’Israël construit le long de sa frontière avec l’Egypte, couplé avec le renforcement des mesures de sécurité aux frontières, semble porter ses fruits



La mauvaise nouvelle est venu sous la forme d’une tragédie humaine: Il y a deux semaines un érythréen a été accusé d’avoir violé une femme de 83 ans dans le sud de Tel Aviv, relançant les peurs des israéliens sur ces immigrés venus d’Afrique. L’homme serait porteur du Sida.

C’est une préoccupation actuelle. Non seulement le nombre d’immigrants illégaux a considérablement diminué au cours des derniers mois, mais beaucoup d’entre eux ont également été expulsés: 10.365  sont entrés en Israël en 2012, mais 9.200 ont été expulsés. Pourtant, dans certaines régions où la présence d’immigrés clandestins est toujours un fardeau, la peur est réelle – et facile à exploiter.
Le juge chargé d’approuver l’arrestation du violeur présumé a critiqué la police pour alimenter ces inquiétudes, pour avoir « parlé publiquement de cette affaire à la presse. » Selon le juge « dire que le coupable est érythréen c’est peut-être compromettre la sécurité publique. »
Le juge se souvient des manifestations anti-immigrés qui ont eu lieu en 2012, lorsque 1500 tel-avivis se plaignaient de l’explosion de la criminalité dans le sud de la ville depuis l’arrivée de ces illégaux.
Le ministre de l’Intérieur Eli Yishai, aussi chef du parti Shas, a bien entendu tenté une récupération politique des derniers évènements: « ce viol choquant illustre le manque de sécurité dans les zones à forte concentration d’illégaux. Il est temps de redonner confiance aux israéliens qui vivent dans ces quartiers. »
Ensuite, le Parti d’extrême droite Otzma a essayé de tirer le meilleur de la situation: Lors de la petite manifestation, le député Michael Ben-Ari a dénoncé Shas d’être opportuniste sur cette crime. «Est-ce que la piètre performance du Shas dans les sondages récents est la raison d’une telle démarche ? » s’est demandé Ben-Ari.

En fait, le Shas n’est pas si mal dans les urnes. Mais il a essayé d’utiliser la carte d’immigration sioniste contre le Habayit Hayeudi dans l’espoir d’obtenir la troisième place pour le nombre de sièges remportés à la Knesset, après le Likoud et les travaillistes.
Le même jour ou Yishai a fait sa grande déclaration sur les infiltrés il a été signalé que le Shas avait préparé une vidéo anti-immigrés aux relents racistes. Le parti a décidé de ne pas utiliser le matériel dans sa campagne, mais le film a été divulgué et est encore disponible en ligne.
On y voit une femme israélienne blâmer les immigrants pour la hausse des coûts du logement en Israël. Et une voix off dit que « ils contrôlent quartiers sud de Tel Aviv, Eilat, Ashdod et d’autres villes. » Et un résident de l’une de ces villes, dit que les Soudanais «continueront de le poignarder et de continuer à violer nos femmes. »
Ces positions pourraient accroître le soutien pour le Shas dans certains quartiers. Mais elles pourraient également faire perdre énormément de points à ce parti.
Statistiquement, les immigrés clandestins commettent moins de viols que les résidents légaux d’Israël. Pourtant, les statistiques ne veulent plus dire grand chose à l’aube de nouvelles élections. Les chiffres ne rassurent pas les habitants qui vivent dans ces quartiers et pour qui rentrer tard à la maison et traverser la rue n’est plus synonyme de sécurité…


Source Jss News