Après 7 ans, une IRM a relancé chez certains l'espoir que l'ancien Premier ministre puisse recouvrer une partie de ses facultés. Est-ce la campagne électorale ou le temps qui passe ? Le 4 janvier dernier, jour anniversaire de l'hémorragie cérébrale massive d'Ariel Sharon, aucun média n'avait fait allusion à l'ancien Premier ministre dans le coma depuis sept ans. Mais, jeudi dernier, un examen IRM montrant "une activité cérébrale significative" a remis l'état de santé de Sharon dans l'actualité.
C'est dans le plus grand secret qu'il a été transporté en ambulance à l'hôpital Soroka de Beer-Sheva, la capitale du Néguev, pour passer, au scanner, une batterie de tests. L'objectif était de déterminer l'étendue et le niveau d'activité de son cerveau. L'équipe de médecins et de chercheurs l'a donc fait réagir à diverses stimulations : photos de ses proches, voix de son fils Gilad qui, entre autres phrases, lui aurait dit : "Papa, tu nous manques" et, enfin, stimuli tactiles. Sont venus ensuite des examens plus sophistiqués comprenant des questions simples sur divers sujets avec réponse par "oui" ou par "non". Dernière étape : la comparaison entre son activité cérébrale et celle de personnes en bonne santé.
Débats
Pour le docteur Ilan Schelef, le directeur du centre de résonance magnétique, de l'hôpital Soroka, il est clair, au vu des résultats, qu'il existe chez Ariel Sharon une activité significative dans certaines régions cérébrales, ce qui témoigne d'une mise en oeuvre de l'information sensorielle. En revanche, il est impossible à ce stade de déterminer s'il comprend le sens des phrases auxquelles il réagit. "De même qu'on ne peut pas savoir s'il est conscient de ce qui se passe autour de lui", déclare le professeur Martin Monti, un neurochirurgien d'UCLA, l'université de Los Angeles, père des méthodes IRM de pointe qui viennent d'être utilisées par l'équipe médicale et scientifique de Soroka.Cela étant, tous les médecins qui soignent l'ancien homme fort d'Israël ne sont pas d'accord. À Tel HaShomer, près de Tel-Aviv, le centre hospitalier où se trouve Sharon depuis près de sept ans, l'équipe médicale a très vite douché l'enthousiasme de certains en soulignant que rien n'avait changé dans l'état du patient, toujours à un "niveau de conscience très bas". Et d'ajouter : "Voilà des années qu'il réagit par des mouvements oculaires ou des doigts à des stimulations par la voix et par l'image."
Bref, comme durant sa vie politique, celui que ses fans ou ses détracteurs surnommaient le "roi d'Israël", le "lion" ou le " bulldozer" crée encore la polémique. Dans tous les cas, les tests de jeudi dernier ne peuvent que renforcer la volonté des fils d'Ariel Sharon de le maintenir en vie, quoi qu'il arrive et quoi qu'il en coûte. Même si pour de nombreux spécialistes de l'IRM en Israël, les chances de voir un patient sortir d'un état végétatif de sept ans et recouvrer, même en partie, ses facultés sont quasi nulles.
Source LePoint.fr