Familier des services de renseignement de l’Etat juif, Michel Bar Zohar publie Les Amazones du Mossad (Editions Saint-Simon), un ouvrage grand public sur le rôle des femmes dans le mythique service israélien par lequel il nous livre son regard sur cet univers........Détails.......
Au printemps dernier, il avait songé à se présenter à la présidence de l’Etat d’Israël. Las ! Ce poste, prestigieux mais honorifique, revint à Bouji Herzog, « mon ami » dit-il.
A 84 ans dans quelques jours, Michel Bar Zohar se remet du lâchage en rase campagne de ses « copains » députés à la Knesset, avec un nouveau livre sur le sujet qui l’occupe depuis un demi-siècle : Israël et ses services secrets.
Auteur de très nombreux ouvrages, Bar Zohar est notamment le biographe de Ben Gourion et de Shimon Peres.
Longtemps proche de Moshe Dayan, ce parfait francophone, né en Bulgarie, a été député à deux reprises entre 1981 et 1992.
L’Opinion l’a rencontré à l’occasion de la parution en France de son livre, co-écrit avec le journaliste Nissim Mishal, Les amazones du Mossad (Editions Saint-Simon, janvier 2022, 22,95 euros).
L’ouvrage, destiné au grand public, est construit autour d’une vingtaine de portraits de femmes qui ont servi au sein du Mossad, le service de renseignement extérieur d’Israël. Chaque chapitre est un véritable roman d’espionnage.
Vol des archives nucléaires.
Familier du monde des « services » de son pays, il commente pour nous des sujets d’actualité. Et d’abord l’affaire Pegasus, ce logiciel espion de la société NSO, qui a fait scandale l'été dernier, suite aux révélations d’un consortium de journalistes internationaux.
« Pegasus est un instrument incroyable que le Mossad a utilisémais quand on développe quelque chose de très dangereux, il faut faire attention à qui on le vend... Cela intéresse des dictateurs, mais l’argent ne peut pas être le seul critère. Aujourd’hui, la société NSO est en quasi-banqueroute ».
Michel Bar Zohar revient sur l’une des opérations les plus spectaculaires menées par le Mossad, « le vol des archives nucléaires » de l’Iran, en 2018 : « Cela a demandé trois ans de préparation et impliqué entre 100 et 500 personnes, selon les sources.
Et aucune d’entre elles n’a jusqu'à ce jour été arrêtée par les Iraniens. Il y avait des Israéliens infiltrés qui travaillaient avec des Iraniens. Le lieu de stockage de ses archives n'était connu que par cinq responsables de la République islamique. Et le Mossad les a trouvées, volées et sorties d’Iran. »
En avril 2018, le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait fait un show médiatique en les présentant. Plus discrète a été la cérémonie de remise du « prix de la sécurité » au Mossad, par le président Riviln et le premier ministre Netanyahou. « Il y a une photo avec trois personnes, dont une de dos. C’est la représentante du Mossad. Une femme. »
Selon Michel Bar Zohar, les femmes constituent désormais 47 % des recrues du Mossad, les « guerriers » (Lohem] comme on les appelle en hébreu, le terme « agent » étant réservé aux étrangers recrutés.
« Aucune femme n’a jamais été tuée en opération », assure-t-il. 30 % des chefs d'équipe sont des femmes, qui sont désormais à la tête de plusieurs départements de l'«Institut», la traduction de Mossad. « Un jour, une femme en prendra la tête et ce sera une bonne chose, parce que les femmes n’ont pas le même ego gonflé que les hommes.
Elles travaillent mieux en équipe ». L’ancienne ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni avait suivi le cours du Mossad, mais elle a rapidement quitté le service, qui, à l'époque, exigeait, que les femmes s’abstiennent d’avoir des enfants durant leurs cinq premières années au Mossad.
Michel Bar Zohar sait combien l’après-Mossad est difficile pour beaucoup, même s’ils restent toujours en lien avec leur « officier de sécurité ».
« On leur apprend à mentir, à manipuler, à corrompre, à tuer. Quand ils quittent, certains n’arrivent jamais à se réhabituer à la vie civile. Beaucoup, en revanche, s’investissent ensuite dans l’aide sociale ou l'éducation. »
Source L'Opinion
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