jeudi 27 janvier 2022

L'école est le premier lieu d'exposition aux agressions antisémites en France


Cette insécurité grandissante dans les établissements scolaires pousse les familles à dissimuler leur appartenance religieuse, voire à quitter l'école publique. C'est un constat plus qu'alarmant. Alors que l'antisémitisme est répandu dans tous les pans de la société en France, c'est au sein des établissements scolaires qu'il se manifeste le plus. A la veille du 77ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, l'IFOP publie des chiffres consternants sur le quotidien des juifs dans l'Hexagone.......Détails........

Selon cette étude réalisée pour l’American Jewish Committee (AJC) et la Fondation pour l’Innovation politique, 68% des personnes de confession juive déclarent avoir subi moqueries et vexations, 20% avoir été victimes d’agressions physiques. 
A la question de savoir où se produisent ces agressions, la première réponse est l'école. 60% des victimes disent avoir vécu des attaques antisémites dans les établissements scolaires (écoles, collèges, lycées et universités).
Interrogé sur BFMTV-RMC ce mercredi matin, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a déploré "une réalité dramatique" qu'il entend combattre.
"On doit lutter contre l'antisémitisme, le racisme et globalement tout ce qui fragmente l'école", a-t-il poursuivi.

Ecoles et réseaux sociaux

Conséquence: ce sont les jeunes qui sont les plus exposés à l'antisémitisme en France. 26% des moins de 25 ans indiquent avoir été agressés physiquement, contre 11% des plus de 65 ans. 
De plus, ces jeunes se retrouvent scolarisés dans un contexte correspondant à une recrudescence des actes antisémites dans le pays, notamment depuis le début des années 2000.
Ainsi, l'enquête montre que 63% des 18-24 ans déclarent avoir été victimes d’une agression verbale et 46% de menaces ou insultes sur les réseaux sociaux. Des chiffres en hausse par rapport à l'édition 2019 du rapport.
Les réseaux sociaux sont, en effet, l'endroit où les personnes interrogées observent en premier lieu des faits antisémites. 
28% d'entre elles affirment, par ailleurs, avoir déjà été menacées sur les réseaux sociaux. 
Ce chiffre grimpe même à 46% chez les jeunes, plus adeptes des plateformes.

Dissimuler sa religion

L'école est donc le premier lieu d'exposition à des agressions antisémites, devant la rue, les réseaux sociaux ou encore l'environnement professionnel. Cette réalité se traduit par un sentiment d'insécurité grandissant au sein de la communauté juive, notamment chez les parents. 32% d'entre eux indiquent que leur enfant a déjà été victime d'insultes à cause de sa confession et 18% d'agressions physiques.
La fréquence de ces actes à l'école et donc la crainte de voir son enfant scolarisé en être victime conduit les parents à modifier leurs comportements. Plus d'un parent sur deux demande à son enfant de ne pas porter de signes distinctifs et 45% de dissimuler son appartenance à la religion juive.
Ces chiffres alarmants expliquent également en grande partie pourquoi de nombreuses familles juives en France décident de scolariser leurs enfants dans des établissements confessionnels. 
Selon l'enquête, cette peur est la principale motivation pour quitter une école publique. Un échec pour la fonction d'intégration de l'école, une situation "lamentable" pour Jean-Michel Blanquer.

Une "culture du signalement"

"On ne laisse rien passer quand c'est signalé", déclare ainsi Jean-Michel Blanquer. En effet, l'étude de l'IFOP révèle que près de 80% des personnes victimes d'agressions antisémites ne portent pas plainte. 
Une proportion qui rend difficile la mesure réelle du niveau de l'antisémitisme en France.
Face à cela, le ministre de l'Education nationale entend développer une "culture du signalement" dans les établissements scolaires. 
Il souhaite que des équipes dites "valeurs de la République" viennent directement dans les écoles lorsque de tels actes surviennent, notamment en convoquant les familles et en engageant des poursuites quand cela est nécessaire.


Source BFMTV

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