vendredi 28 janvier 2022

Terrorisme antisémite : de Manchester au Texas


Le terrorisme islamiste est inventif. Et ses innovations pour contourner l'attention des services de renseignements appellent une réponse qui évolue en conséquence. Dernière affaire en date : la prise d'otages, le 15 janvier, de quatre personnes dans une synagogue libérale de Colleyville, petite localité du Texas, près de Dallas......Décryptage.......

L’attaque, qui s’est soldée par la libération, saines et sauves, des personnes retenues et par la mort de l’assaillant, abattu par la police, commence de manière inattendue : un homme chargé de sacs entre dans le lieu de culte, ouvert pour l’office du shabbat matin. 
Il porte des sacs comme un SDF, demande au rabbin s’il dispose d’un asile de nuit. Ce n’est pas le cas, mais il laisse l’homme entrer car il fait froid. Le type est calme, normal, mais tout à coup il sort une arme, met en joue les gens qui prient et exige la libération d’une Pakistanaise, Aafia ­Siddiqui, surnommée « Madame al-Qaida », qui purge une peine de quatre-vingt-six ans dans un pénitencier de Fort Worth, pour avoir tué des soldats américains en Afghanistan. 
Première curieuse coïncidence : le lieu de la prise d’otages et celui de la détention de la terroriste pakistanaise sont très proches géographiquement. Cela ne peut être un hasard.
En découvrant l’identité de l’assaillant, les enquêteurs tombent sur un drôle de lièvre : Malik Faisal Akram, 44 ans, est britannique, originaire du Grand Manchester. 
Il est vraiment SDF et a effectué une sorte de road trip des refuges pour sans-abri depuis son arrivée par avion à New York, à 2 200 km de là. Il a donc planifié son itinéraire, choisi sa cible. 
Depuis, l’enquête s’est déplacée en Grande-Bretagne, où la police interroge deux personnes possiblement impliquées dans quelque chose qui serait alors un projet conçu des deux côtés de l’océan. Et un acte antisémite, reconnu par le FBI comme tel. 
Connu des services antiterroristes britanniques, Akram avait été rayé de la liste des personnes à risques. Il avait donc pu embarquer sur une compagnie aérienne et passer l’immigration américaine. Comme quoi les filtres ne sont jamais assez performants.
Troisième enseignement de l’affaire : l’antisémitisme conduit à l’acte. Dans la dernière conversation téléphonique qu’il a eue avec sa famille britannique, Akram est dans une diatribe antijuive. 
Il continue sur le même registre pendant la prise d’otages, demande à parler « à des rabbins de New York », semble croire que prendre en otages des juifs va lui permettre de faire pression sur le gouvernement américain, qu’il croit sans doute sous influence juive, et obtenir ainsi la libération de la terroriste. 
Qui, par parenthèse, n’est pas une damnée de la terre mais une spécialiste des neurosciences.
On retiendra enfin ce que dit le rabbin de la communauté, une fois l’affaire terminée. 
Lui, qui a suivi des cours de prévention des attaques terroristes et a réussi à s’enfuir avec ses fidèles en lançant une chaise sur l’assaillant, ajoute : « Quelle que soit la manière dont vous planifiez votre sécurité, et même si elle est très bien assurée, ce genre de truc peut toujours arriver. »


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