C’est l’heure des bonnes résolutions ! Si vous avez pris celle de cultiver votre créativité ou de changer de vie, le pianiste virtuose franco-israélien Yaron Herman pourrait bien vous aider. Il vient de publier Le déclic créatif, chez Fayard, un livre dans lequel il nous invite dans son cerveau de musicien.......Détails........
Comment est-il passé de basketteur à pianiste, à l’âge de 16 ans (alors qu’il n’avait jamais touché à un piano) ? Que se passe-t-il quand il improvise pendant un concert d’une ou deux heures ? Il partage ses trucs pour devenir ou rester créatif à tout âge.
Yaron Herman est pianiste de jazz, concertiste, il tourne dans le monde entier, il a publié 11 albums et on le compare souvent au maître de l’improvisation Keith Jarrett.
Une rencontre a été décisive dans sa vie, lorsqu’il avait 16 ans, une rencontre avec le professeur de musique Opher Brayer. Il lui a transmis son incroyable méthodologie sur la créativité, qui mêlait philosophie, psychologie, mathématiques à l’apprentissage de la musique.
C’est ainsi que Yaron Herman a découvert d’un coup sa propre créativité. Il a ensuite énormément travaillé pour progresser.
La créativité n’est pas une question de talent, c’est une question d’habitude. Une habitude qu’on installe, qu’on cultive, qu’on développe au quotidien.
Se donner la permission de créer
La base, c’est de se dire qu’on est tous créatifs, même si cela peut sembler un peu cliché, explique Yaron Herman.
"Mais c’est vraiment le cas, on a tous une idée, une passion, quelque chose qui nous anime et qu’on a peut-être négligé.
Le paradigme veut que, soit on est un mega artiste ou un super performeur, soit cela ne sert à rien. Il faut donc au départ se donner la permission à soi-même de créer.
Il faut se dire que c’est OK de jouer mal et de prendre du plaisir."
Cet excès de pression, de perfection, au détriment du plaisir, est très nocif pour la créativité. Yaron Herman conseille de commencer par deux ou trois petits pas comme un bébé : il tombe, il se relève, il ne se pose pas trop de questions, il ne regarde pas autour de lui, il n’a pas besoin de faire des études pour marcher, il marche.
Cet acte de création existe d’abord pour nous-mêmes. Créer pour créer, et pas créer pour réussir, on a déjà assez de stress à réussir dans la vie. La création est un espace personnel pour notre épanouissement.
Saisir l’invitation à imaginer
La méthode de Yaron Herman propose par exemple d’entraîner son cerveau à faire des associations inhabituelles. A partir d’un objet, imaginez 20 choses à quoi il pourrait servir.
C’est ainsi qu’un jour, le son de la climatisation dans un avion lui a inspiré une mélodie sur un rythme à trois temps, qu’il n’aurait jamais imaginée autrement. En y joignant au hasard un morceau de partition en trois temps de Bach, il a composé quelque chose de très original.
"On a un peu négligé cette capacité de jouer avec tout. On devient trop sérieux avec l’âge […] Et si ce bruit était une invitation pour mon imaginaire de me projeter autrement sur cela, au lieu de dire que c’est énervant ? Chaque événement de la vie peut peut-être être réimaginé.
Une contrainte peut être quelque chose de positif parce qu’elle nous emmène ailleurs. C’est une autre façon de regarder et de jouer avec la réalité."
Cultiver sa créativité, c’est cultiver sa liberté
"Je pense que c’est tellement facile que c’est difficile. Pour être libre, il suffit de renoncer à des choses très simples : le regard des autres, la pression qu’on se met nous-mêmes.
Et si on veut, on peut apprendre à maîtriser une discipline. Mais il faut d’abord accepter de le faire, de lâcher le regard des autres, de renoncer aux idées reçues du type : c’est trop tard, ce n’est pas pour moi, je le ferai plus tard. Le cerveau est mega puissant pour trouver des excuses. Il faut juste le faire."
Pas besoin d’un prof : un stylo pour écrire, un clavier pour commencer à jouer… et on peut bien sûr se perfectionner par la suite.
Donnez-vous cette liberté, recommande Yaron Herman. C’est une liberté qu’on s’accorde nous-mêmes !
Vous nous aimez, prouvez-le....