Le pays bat tous les records en termes de vaccination contre le Covid-19. Quasi deux millions d’Israéliens ont déjà été vaccinés, c’est 20% de la population. Petit bémol cependant, selon le ministère de la Santé, le taux de vaccination chez les Arabes israéliens est très faible. Quelles en sont les raisons ? Notre correspondant sur place s’est rendu à l’hôpital Saint-Vincent de Paul à Nazareth, l’une des principales villes arabes israéliennes, pour tenter de comprendre pourquoi.....Détails......
À peine vacciné, Joseph Mahli, un employé de l’hôpital Saint-Vincent de Paul, est mis sous surveillance médical. Il présente des rougeurs au niveau du visage.
« Il n’y a rien à craindre… l’infirmière a constaté que j’avais le visage un peu rouge, et a voulu vérifier ma tension artérielle.
Peut-être que ma tension est un peu élevée, mais c’est à cause des soucis quotidiens, et peut-être aussi à cause de ces masques qui nous étouffent. Mais je vous assure, je me sens très bien. »
Pourtant à Nazareth, tous ne sont pas aussi sereins par rapport à la vaccination. Le Docteur Nael Elias, est pneumologue. Il dirige l’hôpital Saint-Vincent de Paul. Pour lui, le faible taux de vaccination chez les Arabes israéliens, s’explique par plusieurs raisons.
« Il y a beaucoup de fake news sur les réseaux sociaux, et en tant qu’arabes nous sommes exposés à la désinformation qui nous vient des pays voisins. Par exemple au Liban, les gens sont très anti-vaccin.
Et toutes ces théories du complot qui circulent sur le net des pays arabes, peuvent influencer les Arabes israéliens. »
Selon le docteur Nael Elias, les autorités sanitaires israéliennes ont aussi leur part de responsabilité.
« Au début, les campagnes de sensibilisation à la vaccination étaient en hébreu, et ne s’adressaient pas forcément à la communauté arabe. De plus, la vaccination dans les villes arabes israéliennes, n’a pas été déployée de manière aussi large que dans le reste du pays. Mais ça a été très vite corrigé. »
Malgré cela, certains à Nazareth ne sont pas encore convaincus. Saja Aboud, a accompagné son père se faire vacciner, mais elle, hésite toujours.
« Je vais voir comment ça se passe pour papa et je déciderai plus tard. Il faut être prudent.
Aux infos, les autorités sanitaires incitent les gens à se faire vacciner, elles disent que c’est bien. Mais bon, rien ne presse ! »
À la direction de l’hôpital Saint-Vincent de Paul, la Sœur Maha Sansour, comprend ces réticences, mais elle a un message à faire passer.
« Avoir rapidement mis au point un vaccin, alors qu’au début on disait que ça allait prendre beaucoup de temps, a pu contribuer à faire peur aux gens. Moi-même j’ai été vaccinée, c’est pour moi une sorte de témoignage.
Et donc je demande à tout le monde de se faire vacciner.
Si on veut en finir avec cette situation, et retrouver une vie normale, il faut se faire vacciner. C’est un devoir personnel et communautaire. »
Source RFi
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