mardi 5 janvier 2021

Le jeune homme et la guerre... du Liban


Ancien Casque bleu, Jean-René Van der Plaetsen publie Le Métier de mourir aux éditions Grasset. Un récit tout en tension sur un conflit qui déchira le Liban des années 1980. C’est comme une tragédie grecque. Un jeune français, idéaliste et rêveur, et un officier de Tsahal, plus âgé, surnommé Belleface, ancien de la Légion en Indochine, se retrouvent au sein de l’ALS, l’Armée du Liban-Sud, une milice supplétive d’Israël.......Détails........

Ils sont en première ligne, sur cette enclave qui sert de zone tampon le long de la frontière israélo-libanaise.
On est en 1985. Dans un checkpoint, Ras-el-Bayada, le danger islamiste reste une obsession et une réalité cruelle : les fedayins palestiniens et les terroristes du Hezbollah s’infiltrent partout. 
A ce moment-là, derrière leurs chicanes et leur empilement dérisoire de sacs de sable, la question n’est pas de savoir s’il y aura ou non une attaque-suicide mais plutôt quel jour et à quelle heure. 
Il suffit d’attendre sur la route de Tyr la voiture piégée d’explosifs qui, au nom d’Allah, se jettera sur leur ligne pour obtenir la réponse. D’être prêt aussi à ça, si l’on n’a pas détecté et déjoué la menace. Mais est-on jamais prêt pour la mort annoncée, la sienne, sous ce soleil du Proche-Orient qui tanne la peau et brûle le canon des M-16 ?
Les camarades, chrétiens maronites en majorité, à la solde de l’Etat hébreu, se décomptent. 
Pourquoi alors se battre ? Et pourquoi cette mort absurde dévore-t-elle les hommes, ceux qui croient au ciel comme ceux qui n’y croient pas ? 
Citant volontiers L’Ecclésiaste, le surnommé Belleface, polonais rescapé de Treblinka et figure paternelle, tente de trouver du sens dans ces jours déraisonnables. 
Une façon d’espérer aussi pour l’après. Et de faire de sa jeune recrue, dans la lumière verticale où crissent des particules de sel, un homme lucide et droit, qui ne vacillera plus.
Méditation sur l’engagement et la transmission, sur la vocation militaire (ce «métier de mourir») comme sur la foi, Van der Plaetsen, qui fut Casque bleu dans cette région, signe ici un roman tendu et hyperréaliste, aux accents camusiens. Crescendo, dans un décor biblique, où la mémoire de chacun sourd comme une eau vive, il embarque son lecteur vers la scène finale. 
Une femme fardée, belle et indifférente, approche alors au volant d’une Mercedes…

Le Métier de mourir, de Jean-René Van der Plaetsen, éd. Grasset, 19,50 € 

Source Geo
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