Du secrétaire général de l’Action française au porte-parole du Parti nationaliste français (PNF), en passant par le chantre du «grand remplacement», portraits de quelques figures de l’ultradroite française........Détails........
Du monarchiste François Bel-Ker au théoricien Renaud Camus, chantre du « grand remplacement », voici quelques-unes des diverses personnalités qui incarnent ou inspirent l'ultradroite en France. Un univers radicalisé et multiple, que décrivent Jean-Michel Décugis, journaliste au Parisien-Aujourd'hui en France, Pauline Guéna et Marc Leplongeon dans « la Poudrière », à paraître le 6 janvier (Grasset, 240 pages 19 euros).
François Bel-Ker - Secrétaire général de l'Action française
Parcours étonnant que celui du secrétaire général de l'organisation monarchiste Action française (AF). Grand-mère italienne, arrière-grand père touareg blessé à Verdun, François Bel-Ker grandit dans une famille de gauche avec un père maoïste. Après avoir milité avec les anarchistes de la CNT, il devient monarchiste au contact de l'AF.
Il revendique aujourd'hui près de 3000 adhérents dans un mouvement qui a été très présent dans la mobilisation radicale contre le mariage pour tous et au début du mouvement des Gilets jaunes. Véritable école de formation, AF propose à ses membres aussi bien des conférences, du tractage que la pratique de sports de combat.
S'il a pris des distances avec l'antisémitisme d'Etat prôné par Charles Maurras, le mouvement qu'il dirige rejette la démocratie représentative et prône le rétablissement d'une monarchie fédérale extrêmement décentralisée qui s'apparente à une forme d'anarchisme. Tout en appelant à lutter fermement contre l'immigration.
Yvan Benedetti - Porte-parole du Parti nationaliste français (PNF)
Fils spirituel du collaborationniste Pierre Sidos, n'hésitant pas à « bousculer » journalistes et détracteurs sur le pavé, Yvan Benedetti, 55 ans, a dirigé la campagne malheureuse de Bruno Gollnisch pour prendre la présidence du Front national (FN) face à Marine Le Pen en 2011.
Il a présidé le mouvement pétainiste l'Œuvre française jusqu'à sa dissolution en 2014 après la mort du militant antifasciste Clément Méric en juin 2013. L'organisation renaît sous le nom de Jeune nation… et Yvan Benedetti se voit condamné pour non-dissolution.
Porte-parole du Parti nationaliste français (PNF), il est auditionné en 2019 par la commission d'enquête parlementaire sur les groupuscules d'extrême droite. Il assure que le nombre de 6 millions de juifs morts pendant la Shoah est « complètement pipeau ».
Des propos qui ont déclenché l'ouverture d'une enquête préliminaire pour contestation de crimes contre l'humanité.
Marc de Cacqueray-Valmenier - Chef supposé des Zouaves Paris
Issu d'une famille ultra-conservatrice (qui compte un abbé traditionaliste de la Fraternité Saint-Pie-X et un élu du Rassemblement national au Mans), Marc de Cacqueray-Valmenier est soupçonné d'être le chef des Zouaves Paris, organisation qui a pris le relais du Bastion social pour faire le coup de poing dans la capitale. Appelé « Marc Hassin » par ses fidèles, référence subtile au sanglier, animal fétiche des identitaires, il a été condamné à six mois de prison avec sursis et 105 heures de travail d'intérêt général pour violences en réunion près de l'Arc de triomphe lors de l'acte III des Gilets jaunes, le 1er décembre 2018.
Ce champion de boxe thaï fait partie des prévenus qui doivent être jugés le 15 janvier pour l'attaque d'un bar antifa à Paris. Fin octobre, il avait fait savoir sur les réseaux sociaux qu'il était parti combattre dans l'enclave du Haut-Karabakh en Azerbaïdjan aux côtés des Arméniens.
Renaud Camus - Ecrivain
Depuis son château de Plieux dans le Gers, l'écrivain Renaud Camus, 74 ans, inonde le web de ses saillies prônant la « remigration » des populations d'origine étrangère de France vers leurs pays d'origine.
Issu de la gauche, ancienne figure de la cause homosexuelle, il crée en 2010 le concept de « grand remplacement », selon lequel il existerait un processus délibéré de remplacement de la population européenne par une population extra-européenne.
L'idée est largement popularisée à travers le monde. Elle servira même de signature à Brenton Tarrant, un Australien qui a tué 51 musulmans dans des mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande en mars 2019. Renaud Camus prend ses distances avec l'attentat.
Tout en espérant une « guerre » contre les immigrés en France qu'il présente comme des « colonisateurs ». « Ce sera une guerre de décolonisation, très classique, sur le modèle des guerres coloniales.
Elle me semble non seulement possible, mais même éminemment souhaitable », confie-t-il aux auteurs de « la Poudrière ».
Source Le Parisien
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