En Israël, l’avortement est remboursé dans la majorité des cas, mais il n’est cependant pas en libre accès : chaque demande est soumise à l’approbation d’un comité de trois personnes, composé d’une assistante sociale et de deux médecins, dont un gynécologue.
Le comité évalue la demande selon plusieurs critères : « la patiente a moins de 18 ans ou plus de 40 ans ; la grossesse est hors mariage ; la grossesse est le résultat d’un viol ou d’un inceste ; la vie de la mère est en danger ; mener la grossesse à terme entraînerait une détresse mentale ou physique ; ou l’enfant aurait de graves problèmes médicaux ».
En dehors de ces cas, la demande est refusée. Plus de la moitié des avortements concernent des grossesses hors mariage.
Les femmes mariées qui n’ont pas de problème médical ont tendance, soit à faire croire à un viol, soit à renoncer à leur projet estimant que le comité d’évaluation rejettera leur demande.
Selon Sharon Orshalimy, conseillère en contraception et en santé sexuelle, « le raisonnement de la loi est très conservateur, mais la pratique de l’avortement est très libérale ».
En effet, la loi juive autorise l’avortement pour raison médicale, puisque qu’elle ne considère pas le fœtus comme une personne à part entière. Les Druzes et les Musulmans sont les communautés qui acceptent le moins l’avortement (5,6 ‰ et 6,2 ‰).
Les Arabes Chrétiens affichent un taux de 8,4 ‰, les Juifs 8,9 ‰. Les Chrétiens non pratiquants non arabes sont ceux qui ont le plus recours à l’avortement, avec un taux de 10 ‰.
Enfin, les ultra-orthodoxes et les Bédouins ne pratiquent pas du tout l’avortement. Les professions médicales n’ont pas coutume de faire de l’objection de conscience:
« Nous n’avons pas de pharmaciens ou de médecins ici qui diraient : ‘C’est contre mes croyances ; je ne vais pas vous donner ça’, explique Sharon Orshalimy. Les femmes n’y ont peut-être pas accès à cause de leurs convictions religieuses, mais les professionnels ne feraient jamais cela ».
Cette baisse du taux d’avortement est dûe, selon Sharon Orshalimy, à plus de contraception, et une meilleure éducation des femmes.
Le nombre d’avortements reste stable, mais la population qui augmente fait mathématiquement baisser le taux.
Source Génethique
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