La Russie s'est mobilisée dans les coulisses pour protéger le Hezbollah, lors du vote sur le renouvellement du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, qui a eu lieu le 30 août dernier au Conseil de sécurité de l'ONU, rapporte le quotidien israélien Haaretz dans son édition d'hier......Détails........
Le journal attribue cette information à des « responsables israéliens » anonymes et évoque un câble diplomatique secret, envoyé par la délégation israélienne à l'ONU au ministère israélien des Affaires étrangères à Jérusalem.
« Que toute référence directe au Hezbollah soit supprimée »
Selon le Haaretz, lors des négociations qui ont porté sur la phraséologie du texte soumis au vote, « plusieurs passages que les États-Unis et Israël voulaient ajouter, notamment ceux qui mentionnent directement le Hezbollah et ses activités militaires au Liban-Sud (...), ont été supprimés. C'est la Russie qui a tenu à ce que toute référence directe au Hezbollah soit supprimée ». Et le quotidien d'ajouter :
« Des responsables israéliens ont affirmé que les diplomates russes qui ont participé aux discussions se sont opposés à la phraséologie proposée par Washington et ont fait savoir que si la version finale du texte incluait des références directes au Hezbollah, Moscou mettrait son veto » au texte.
Un autre responsable cité par le Haaretz a estimé que « l'attitude russe atteste des liens rapprochés entre la Russie et le Hezbollah, du fait de la coalition qu'ils forment avec l'Iran pour aider le régime du président Bachar el-Assad à survivre en Syrie ».
Le Haaretz souligne que ces pressions russes à l'ONU sont intervenues alors que, le 23 août dernier, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait été reçu par le président russe, Vladimir Poutine, à Sotchi. Lors de leur entretien, le chef du gouvernement israélien avait dénoncé devant M. Poutine le renforcement de la présence iranienne en Syrie.
Le 30 août, le Conseil de sécurité avait adopté à l'unanimité la résolution 2373 prolongeant d'un an – jusqu'au 31 août 2018 – la mission des Casques bleus de la Finul, après des dissensions entre Européens et Américains qui voulaient renforcer leur mandat contre le Hezbollah.
Des négociations ardues avaient été menées jusqu'au vote pour rapprocher les points de vue entre les Américains et les Européens, au premier rang desquels figuraient l'Italie et la France, gros contributeurs de troupes à la Finul.
Après le vote, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, s'était félicitée d'un mandat qu'elle a jugé désormais plus fort.
L'Italie et la France avaient souligné, a contrario, que, même si des modifications de langage avaient été insérées ici et là dans le texte à la demande des États-Unis, l'essence de la mission de la Finul n'avait pas été modifiée, comme le souhaitait à l'origine Washington.
Selon la nouvelle résolution, la Finul devra toujours œuvrer en coopération avec le Liban, notamment pour les inspections sur les armes, a-t-on aussi relevé du côté français.
Source l'Orient le Jour