Des centaines de femmes, Israéliennes et Palestiniennes, franchissent ensemble le pont de Tseelim (Photo en bas d'article), un frêle pont de cordes très étroit, dans le sud d’Israël. Cette image est celle des premiers pas de la « Route de la paix », lancée dimanche 24 septembre par le mouvement Women Wage Peace (Les Femmes Font la Paix)......Détails........
« Nous devons vivre en coexistence et en paix avec nous voisins, y compris palestiniens. Au lieu de créer des murs ou des obstacles, il faut apprendre à construire des ponts et à les franchir ensemble, main dans la main, en surmontant nos peurs et en apprenant la confiance », témoigne Marie-Lyne Smadja, l’une des initiatrice du mouvement.
Initiative unique, Women Wage Peace dépasse les frontières, les religions et les clivages politiques.
« Tout le monde aspire à la paix et la sécurité. Notre message, c’est que la paix n’appartient pas seulement à la gauche, et la sécurité n’appartient pas seulement à la droite », explique aux Nouvelles NEWS cette universitaire à Tel Aviv qui se décrit ainsi : « Je suis une femme juive séfarade, mes parents sont d’origine tunisienne, je suis née en France, et je ressens de manière très forte mes diverses racines, juives, arabes et européennes ».
« Un développement exponentiel fabuleux »
Women Wage Peace s’appuie sur la résolution 1325 de l’ONU, qui souligne l’importance d’une participation accrue des femmes dans la prise de décision concernant le règlement des conflits et les processus de paix.
Le mouvement est né en 2014, à la fin de ‘Bordure protectrice’, opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, qui a duré 50 jours et fait plus de 2000 morts.
« C’est la première fois que des femmes de droite et de gauche, des femmes juives et arabes, de la périphérie et du centre du pays, se réunissaient et décidaient de manière pragmatique de surmonter leurs différences politiques, religieuses, culturelles, avec un but commun : un retour à la table des négociations, afin d’obtenir un accord politique israélo-palestinien dans un bref délai », raconte Marie-Lyne Smadja.
« Le mouvement a connu un développement exponentiel fabuleux. Au bout de quelques mois nous étions déjà 5 000 femmes, et au bout de trois ans nous sommes plus de 40 000, avec plus de 60 pôles dans tout le pays », se réjouit-elle, assurant que dans le même temps le mouvement a noué des liens avec tous les partis politiques, « en tout cas les modérés, ceux avec qui on peut discuter ».
En octobre 2016, l’image de dizaines de milliers de femmes rassemblées lors d’une Marche pour la Paix organisée par Women Wage Peace a fait le tour du monde. Mais ce n’est qu’un début.
« Nous sommes pragmatiques, et conscientes que la paix se fera sur le long terme », souligne Marie-Lyne Smadja. « Il existe plusieurs récits palestiniens, et plusieurs récits israéliens, par rapport à ce conflit. Avec l’acceptation de ces narratifs différents, nous disons que notre regard ne doit pas être tourné vers le passé, mais vers le présent et l’avenir. »
L’universitaire ne se voile pas la face : « Il faudra plusieurs générations pour que le conflit ne soit plus inscrit dans notre ADN. Nous ne disons pas quelle est la solution, nous ne savons pas quelle est la solution ; mais la condition première, c’est le retour à la table des négociations ».
Un Parlement des femmes
La cofondatrice de Women Wage Peace insiste sur « la responsabilité partagée » des deux camps.
« En tant que mouvement israélien, nous avons des exigences auprès de notre gouvernement. Israël est un pays fort sur le plan militaire et politique, et se doit de prendre l’initiative d’accords. Cela n’empêche pas que nous œuvrons en collaboration avec des milliers de Palestiniennes qui disent non au terrorisme, marchent avec nous, et doivent de leur côté exiger de leurs leaders tous les efforts possibles pour faire avancer la paix. »
La Route de la Paix connaîtra son point d’orgue le 8 octobre, avec une marche qui réunira des dizaines de milliers de personnes à Jérusalem, et le lancement d’un appel solennel à la réouverture de négociations de paix.
Et le 10 octobre, Women Wage Peace inaugurera un “Parlement des femmes”, qui aura pour rôle de rappeler aux 120 membres de la Knesset, le Parlement israélien, « que des accords de paix doivent être une priorité dans leur agenda. » D’ici là, plusieurs marches et rassemblements auront lieu dans tout le pays.
« Nous devons sortir de cette spirale meurtrière infernale qui dure déjà depuis des dizaines d’années », conclut Marie-Lyne Smadja.
D’autant plus qu’« au vu de la situation géopolitique actuelle, avec la menace de Daech, nous avons tout intérêt à renforcer les alliances avec nos voisins arabes. Einstein disait qu’un problème sans solution est un problème mal posé. À nous de changer les données du problème ».
Source Les nouvelles News
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