La Licra l’ignorait ce samedi, au moment de rassembler 260 personnes, mais elle a partiellement obtenu gain de cause dans le bras de fer qui l’oppose aux militants pro-palestiniens du comité BDS, accusé d’occuper le cœur de la Comédie chaque samedi afin d’appeler les consommateurs au boycott des produits israéliens...
La Ville a, en effet, indiqué, dimanche, avoir adressé un mail à l’organisation dans lequel elle estime que sa présence est « illicite » et demande à ses responsables de « suivre la procédure concernant les demandes d’occupation du domaine public » en remplissant un document spécifique à adresser 2 mois avant la tenue de l’événement.
Un système d’autorisation qui pourrait constituer un obstacle pour le comité BDS 34, habitué de cette présence hebdomadaire, si la municipalité s’oppose à la présence de son stand. « Dans l’attente du dépôt d’une demande d’occupation, aucune installation ne pourra être tolérée », prévient encore Brigitte Roussel Galiana, l’adjointe aux affaires économiques, qui a signé ce courriel daté du 29 mai.
Journée de Jérusalem
Tensions avant la journée de Jérusalem, dimanche 7 juin, organisée à Grammont par le centre communautaire et culturel juif. Une journée que BDS et d’autres organisations pro-palestiniennes assimilent à « une manifestation sioniste de soutien politique total à l’État israélien et à ses crimes ». Elles dénoncent également le soutien financier apporté par les collectivités territoriales à ce rendez-vous. Et annoncent 2 manifestations contre cette 38e journée de Jérusalem : samedi sur la Comédie et dimanche aux abords de Grammont.
Des intentions aux actes
Ce samedi, la Licra a donc réuni près de 260 personnes, de la préfecture à la Comédie, contre BDS, accusé d' »antisémistime » et d' »anti-sionisme radical ». Dans le cortège, plusieurs personnalités de la communauté juive de la ville, dont Perla Danan et Hubert Allouche.
« Faut-il un drame pour faire appliquer la loi sur la Comédie ? », interrogeait la banderole placée en tête. Une référence faite à la présence des militants BDS, chaque samedi, sur la place. Qui donnent « une vision radicale, simpliste et haineuse du conflit du Proche-Orient« , assure Jean-Luc Bonnet, selon lequel « la propagande violente ne peut que provoquer chez les esprits faibles des débordements antisémites ».
En mars dernier, une plainte a été déposée par la Licra contre deux militants de BDS ayant mis en ligne sur leur profil Facebook, un texte et une photo clairement antisémite et négociationniste. Une « erreur » pour les intéressés -l’enquête policière est toujours en cours- mais pas pour la Licra, qui estime ainsi que « le masque est tombé ».
La manifestation s’est achevée devant l’entrée du Polygone sans qu’aucun incident ne soit enregistré.
Source Tribune Juive