Commentant la déclaration de Roland Dumas sur l'emprise qu'aurait la femme juive de Manuel Valls sur sa politique, Luc Rosenzweig écrit sur Causeur: "l’homme des basses œuvres de François Mitterrand tacle Manuel Valls en l’accusant de gouverner sous l’influence d’une épouse juive". Or François Mitterrand s'était plaint peu avant de mourir de "l'influence puissante et nocive du lobby juif en France" et de l'existence d'un "lobby sioniste"...
Quand Mitterrand parlait du «lobby juif». Jean d'Ormesson révèle des propos tenus en 1995, Libération:
"Dans le Rapport Gabriel, vrais-faux mémoires à paraître début septembre chez Gallimard, l'écrivain raconte son ultime entrevue avec le défunt.
La scène se passe à l'Elysée, le 17 mai 1995, quelques minutes avant que le Président ne transmette ses pouvoirs à son successeur, Jacques Chirac. Entre thé, confitures et discussion à bâtons rompus sur «la maladie des hommes d'Etat», Jean d'Ormesson aborde l'affaire Bousquet.
L'automne précédent, le journaliste Pierre Péan a révélé que François Mitterrand a conservé jusqu'au soir de sa vie des relations d'amitié avec René Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy.
«Beaucoup reprochent au Président les liens qui l'unissent à ce personnage qui a joué un rôle important dans la collaboration avec l'Allemagne hitlérienne, écrit Jean d'Ormesson. François Mitterrand m'écoute sans irritation apparente. Et il me regarde. "Vous constatez là, me dit-il, l'influence puissante et nocive du lobby juif en France. Il y a un grand silence.» [...]
Confirmant que d'Ormesson lui avait confié les propos de Mitterrand une semaine après que celui-ci les avait tenus, Jean Daniel, le directeur du Nouvel Observateur, assure que l'ancien président avait évoqué, «à plusieurs reprises» devant lui, «l'existence d'un lobby sioniste qu'il ne faisait nullement coïncider avec l'ensemble de la communauté juive».
Libération rapporte également les propos du fils du président, Jean-Christophe Mitterrand: «Les lobbies juifs existent»
"Dans une interview accordée, hier, au quotidien Il Corriere della sera, le fils de l'ancien président assure que son père était «contre toute discrimination de race, de foi et même d'amitié». Mais il ajoute: «Je ne vois aucun accent antisémite dans la phrase attribuée à mon père ["] Je n'étais pas présent au déjeuner mais je ne trouve rien d'antisémite dans cette phrase et cela ne me surprend pas que mon père ait abordé la question des lobbies juifs. Pourquoi pas? Ils existent.» Selon lui, la politique moyen-orientale de l'ancien chef de l'Etat déplaisait à «certains lobbies juifs»: «Ils ont fait du combat contre Mitterrand leur fonds de commerce.
Ils soutiennent les partis de droite en Israël et ensuite, grâce à leur appui, ils font des affaires.»
Au passage, Jean-Christophe Mitterrand s'en prend au quotidien le Monde («toujours intellectuellement malhonnête envers mon père») qui a récemment titré: «Mitterrand et l'antisémitisme»: «Le Monde n'est pas seulement un journal, c'est la caisse de résonance de certains mondes. Qui sait, peut-être également d'un certain lobby juif»."
Source Philosemitismeblog