jeudi 30 octobre 2014

Les Palestiniens demandent à l'ONU d'exiger qu' " Israël mette fin à ses colonies "


Les Palestiniens ont demandé mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU d'exiger qu'Israël mette fin à ses nouveaux projets de constructions à Jérusalem-Est. "On doit exiger d'Israël, le pouvoir occupant, de cesser immédiatement et entièrement ses activités illégales de colonisation dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est", a déclaré devant le Conseil l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyadh Mansour...


Les quinze membres du Conseil de sécurité, qui se sont réunis d'urgence mercredi à la demande de la Jordanie, ne prévoyaient pas cependant de projet de résolution. Et il était peu probable qu'ils adoptent une déclaration, comme souhaité par la Jordanie, étant donné la réticence des Etats-Unis à critiquer son allié israélien.
Washington avait utilisé son pouvoir de veto en 2011, le seul du gouvernement Obama à l'ONU, pour bloquer une résolution condamnant les constructions israéliennes.
S'exprimant devant le Conseil, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux Affaires politiques, l'Américain Jeffrey Feltman, a estimé que "l'envoi de colons dans les territoires palestiniens constituait une violation du droit international" et allait à l'encontre d'une solution à deux Etats.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit "inquiet" des récents projets d'Israël qui, selon M. Feltman, "une fois encore, soulèvent de graves doutes sur l'engagement d'Israël à réaliser une paix durable".
Le ministre britannique chargé du Moyen-Orient Tobias Ellwood a "condamné" dans un communiqué les constructions israéliennes qui "empêchent de parvenir à une solution à deux Etats" et de défendre Israël face à ceux qui l'accusent de n'être "pas sérieux sur la paix".
Les attaques d'un responsable américain qui avait traité le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de "lâche" dans le magazine américain The Atlantic sont "inappropriées, contre-productives et ne représentent pas les positions de l'administration actuelle", a déclaré mercredi la Maison Blanche dans un communiqué.
Le porte-parole adjointe du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche Alistair Baskey a tenté de minimiser l'incident en rappelant dans une interview au journal Haaretz que "le Premier ministre Netanyahou et le président Obama ont bâti un partenariat efficace. Ils ont une relation étroite et se consultent fréquemment".
"De toute évidence, malgré la relation extrêmement étroite qui lie les Etats-Unis et Israël, nous ne sommes pas d'accord sur toutes les questions. Nous avons par exemple, à plusieurs reprises fait savoir clairement que nous considérons les implantations juives comme illégitimes et qu'ils compliquent les efforts pour parvenir à une solution à deux Etats", a affirmé le responsable américain.
"La relation entre les États-Unis et Israël reste plus forte que jamais, notre coopération en matière de sécurité n'a jamais été aussi importante, et les liens entre nos nations sont inébranlables. Nous restons pleinement et fermement engagés dans la sécurité d'Israël", a ajoute Baskey.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait répondu plus tôt dans la journée aux attaques dont il avait été la cible.
"Je suis attaqué car je défends les intérêts israéliens", a-t-il dit, ajoutant qu'il "respecte nos lien avec les Etats-Unis"
"Le côté positif de Netanyahou est le fait qu'il a peur de déclencher des guerres. Son côté négatif est le fait qu'il ne fera rien pour aboutir à un accord avec les Palestiniens ou avec les Etats arabes sunnites. La seule chose qui l'intéresse est de se protéger d'une défaite électorale. Il n'est pas Rabin, il n'est pas Sharon, il n'est certainement pas Begin. Il n'a aucun courage", écrit Jeffrey Goldberg, correspondant au magazine The Atlantic, mardi soir.
Le ministre de l'Economie Naftali Bennett a également répondu durement à l'article, en disant que "le Premier ministre n'est pas une personne privée, mais le chef de l'Etat juif et du monde juif. Ces paroles sévèrement blasphématoires contre le Premier ministre israélien sont blessantes pour des millions de citoyens israéliens dans le monde et pour les Juifs ".
Bennett, le chef du parti de la droite religieuse nationaliste "Habayit Hayehudi", a ajouté que si ce qui a été cité est vrai, "l'actuelle administration (américaine, ndlr) a l'intention de jeter Israël sous le bus".
Un porte-parole de la sécurité nationale des États-Unis a quant à lui tenté de minimiser le niveau de tension entre les deux pays. "Nous ne croyons pas qu'il y ait une crise dans la relation. La relation reste toujours aussi forte et les liens entre nos nations sont inébranlable."

"Cependant, il y a des moments où nous sommes en désaccord avec les actions du gouvernement israélien et nous devons exprimer nos préoccupations, comme nos préoccupations au sujet de la politique de colonisation d'Israël", a ajouté le porte-parole.
Le site israélien Ynet révélait vendredi que le ministre israélien de la Défense Moshé Ya'alon avait été empêché de rencontrer de hauts responsables américains durant sa visite à Washington en raison de la colère de l'administration Obama suite aux critiques israéliennes virulentes contre le secrétaire d'Etat John Kerry.
Le ministre israélien des Finances Yaïr Lapid lançait il y a quelques jours une mise en garde, affirmant qu' "il y a une crise avec les Américains qu'il est nécessaire de gérer comme une crise".
"Nous ne pouvons prétendre qu'il n'y a pas de crise. Nos relations avec les Etats-Unis sont vitales et tout doit être fait pour mettre un terme à cette crise", ajoutait Yaïr Lapid.
Source I24News