mardi 28 octobre 2014

Netanyahou : " Tous les territoires évacués par Israël sont contrôlés par des extrémistes "

 
Le parlement israélien a ouvert lundi après-midi sa session d'hiver après 3 mois d'interruption en raison des vacances d'été au cours desquelles s'est déroulée l'opération militaire Bordure protectrice à Gaza et les fêtes du Nouvel An juif qui viennent de s'achever. Le président de la Knesset, Yuli Edelstein (Likoud) a ouvert la séance en présence du président de l'Etat Reuven (Rubi) Rivlin, lui même ancien président de l'Assemblée législative, et des représentants des corps constitués, mais en l'absence du parti nationaliste arabe Balad (Ligue démocratique nationale) qui proteste contre l'interdiction pour une période de 6 mois faite à la députée Hanin Zoabi de siéger en assemblée plénière suite à ses propos outranciers et incitant à la haine...



Le président de la Knesset Yuli Edelstein a évoqué l'opération Bordure protectrice, soulignant que "nous avons passé un été difficile et compliqué", et abordé également les incidents et attentats de Jérusalem.
"A mon grand regret, nous ouvrons cette session alors que les tensions augmentent à Jérusalem. Mais, chers collègues, il faut l'affirmer d'une voix claire: Jérusalem ne sera pas de la chair à canon".
Il a également critiqué les dernières déclaration du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas concernant le implantations. Les récents propos de Mahmoud Abbas n'ont contribué à rien sauf à servir d'exemple de de démagogie de bas étage et de basse calomnie. Même s'il n'y a pas de solution politique décisive, nous avons beaucoup à parler et de nombreux domaines dans lesquels on peut collaborer', a déclaré Edelstein.

Le président Rivlin appelle à combattre l'intolérance au sein de la société israélienne

C'est ensuite le président de l'Etat Reuven Rivlin qui a pris la parole, la première fois en tant que premier personnage de l'Etat.
 Le chef de l'Etat a évoqué la violence verbale dans la société israélienne et appelé à la tolérance au sein du peuple.
 "Nous nous retrouvons aujourd'hui après un été difficile, douloureux et sanglant. Durant ce long été, nous avons su être unis face à l'ennemi extérieur. Mais durant cet été, nous avons consacré pas mal de temps, à mon grand regret, à mettre en évidence des ennemis de l'intérieur: espèce de youpin menteur, on m'a éclaboussé de critiques et on m'a traité de traître, d'agent arabe, sois président à Gaza, carcasse pourrie, président du Hezbollah. Voilà quelques insultes, j'en passe et des meilleures", a souligné le président Rivlin.


Fermeté de Benyamin Netanyahou
Le Premier ministre Netanyahou a ensuite prononcé son discours de politique générale qui doit être soumis plus tard dans la soirée au vote des députés et à une motion de censure déposée par l'opposition. Plusieurs fois interrompu par les députés de gauche, le Premier ministre a néanmoins voulu faire passer un message de fermeté.
Le Premier ministre a ouvert son discours sur l'opération Bordure protectrice et souligné que "celui qui tente de porter atteinte à nos villes et à nos citoyens paiera un tribut très lourd... Israël fait face seul contre la terreur islamiste radicale. Le fait que nous avons combattu et que nous nous soyons rassemblés est une formidable source d'espoir, espoir de sécurité, espoir pour l'avenir et oui aussi, espoir pour la paix qui nous a permis de de rejeter les diktats du Hamas qui auraient mis en danger l'Etat d'Israël.
Il a également déclaré que "tous les territoires évacués par Israël sont contrôlés aujourd'hui par des extrémistes".
"Les Palestiniens exigent de nous la création d'un Etat palestinien sans paix et sans sécurité. Ils exigent notre évacuation, l'entrée de réfugiés et la division de Jérusalem. Ils ne sont pas prêts à accepter les conditions fondamentales à la paix entre les deux pays, à savoir la reconnaissance mutuelle. Ce qui nous est nécessaire au cours de cette bataille politique, c'est cette même responsabilité, cette même force, cette même unité car ici aussi il y a ceux qui veulent nous imposer des conditions qui mettent en danger notre sécurité et notre avenir et qui éloigneront la paix que nous souhaitons. Nous combattrons tous ceux qui nous imposeront ces conditions", a déclaré Benyamin Netanyahou.
Le Premier ministre a également évoqué les constructions à Jérusalem-Est. "Nous construisons comme l'ont fait tous les gouvernements israéliens et il faut qu'il y ait à ce sujet un consensus aussi large que possible. Il existe au sein du public un large consensus selon lequel Israël a le droit plein et entier de construire dans les quartiers juifs de Jérusalem et dans les quartiers des blocs (d'implantations). Même pour les Palestiniens il est clair que ces lieux resteront sous souveraineté israélienne", a précisé Netanyahou.
"Les Français construisent à Paris, les Britanniques à Londres et Israël construit à Jérusalem. La violence à notre encontre n'est pas la conséquence des constructions à Jérusalem", a expliqué Netanyahou.
Benyamin Netanyahou a également estimé que les groupes terroristes comme l'Etat islamique et le Front al-Nosra qui se rapprochent de la frontière syro-israélienne mettent en danger l'existence de l'Etat assimilant ce péril, comme il l'avait fait au cours de son discours à l'ONU le mois dernier, à celui de l'Iran nucléaire.

Attaque en règle du chef de l'opposition Yitshak Herzog

Le chef de l'opposition Yitshak Herzog est ensuite monté à la tribune de la Knesset et a prononcé un discours très musclé contre la politique du gouvernement.
 Le président du parti Avoda a violemment critiqué le budget de l'Etat. "Il n'y a aucune raison de laisser Netanyahou au pouvoir puisqu'il n'y a pas de paix, pas de sécurité, pas de politique économique, âs de logements, pas de revenus et pas d'espoir", a déclaré Herzog qui a accusé le Premier ministre d'avoir peur et d'être déconnecté.
 Selon Herzog, Netanyahou est personnellement responsable de la "destruction" des relations avec les Etats-Unis et affirmé que par son manque de capacité à prendre des décisions, "Netanyahou est en train de diviser Jérusalem".
 Herzog a appelé les partis politiques à s'unir pour remplacer la coalition actuelle. "Lorsque la tête est déconnectée, le gouvernement s'écroule", a dit Herzog, soulignant que le public n'est pas bête et n'est pas prêt à continuer à payer. "Celui qui payera, ce sera le Premier ministre, et c'est pour bientôt", a conclu le chef de l'opposition.
Après avoir laissé de nombreux orateurs de tous partis s'exprimer, la Knesset se prononcera ce soir sur la motion de censure déposée par le gouvernement. La coalition de Benyamin Netanyahou devrait cependant passer sans encombres ce vote.

Source I24News