6.000 shekels soit l’équivalent de 1.200 euros : c’est le salaire médian en Israël, c’est-à-dire le salaire que gagne un salarié israélien sur deux. Les écarts de salaire restent particulièrement ouverts en Israël ; telle est la conclusion d’un rapport de la Sécurité sociale publié hier à Jérusalem. Cette enquête inédite présente un panorama complet des salaires en Israël en 2012, dernière année pour laquelle il existe des chiffres complets...
DE FORTES DISPARITÉS
Le rapport analyse le salaire de 3,3 millions de salariés et de 300.000 travailleurs indépendants qui ont exercé une activité en 2012. Chez les salariés, le salaire moyen s’est monté à 9.514 shekels brut par mois travaillé (1.900 euros); il a augmenté de 1,6% par rapport à l’année précédente. Cela ne signifie pas que tous les Israéliens gagnent tous les mois cette somme ; ce chiffre n’est qu’une moyenne qui représente seulement la masse salariale rapportée au nombre des salariés, avec de très hauts et de très bas salaires.
Chez les indépendants, le revenu moyen s’est établi à 9.003 shekels par mois (1.800 euros). En considérant tous les mois de l’année et pas seulement les mois travaillés, un indépendant gagne 12% de plus qu’un salarié.
SEXE ET RELIGION
Derrière le salaire moyen, se cachent de fortes disparités : en Israël particulièrement, le salaire moyen, c’est aussi une affaire de sexe et de religion. Ces chiffres confirment, s’il le fallait, que les hommes gagnent plus que les femmes. En 2012, le salaire moyen s’établissait à 11.358 shekels pour un homme, contre 7.598 shekels pour une femme. Autrement dit, une Israélienne gagne 33% de moins qu’un Israélien. Une des explications à cet écart résiderait dans les emplois à temps partiel, dans lesquelles les femmes sont surreprésentées.
Autre disparité qui est masquée par la moyenne : l’écart de revenu entre Juifs et Arabes. Selon les chiffres de la Sécurité sociale israélienne, le salaire moyen dans une ville à majorité juive est de 9.777 shekels contre 6.651 shekels dans les localités arabes. Il s’agit d’un écart de 32% à l’avantage des salariés juifs.
MÉDIAN PLUTÔT QUE MOYEN
Le salaire moyen a le mérite de la simplicité mais il n’est pas assez précis. Les économistes préfèrent donc parler de salaire médian, c’est-à-dire le « salaire tel que la moitié des salariés gagne moins et l’autre moitié gagne plus », selon experts.
En Israël, le salaire médian s’établissait en 2012 à 6.000 shekels brut par mois, soit 1.200 euros. En clair, la moitié des 3,3 millions de salariés israéliens gagnait plus, et l’autre moitié moins. Le salaire médian est de 40% inférieur au salaire moyen, ce qui montre bien l’existence de salariés très pauvres et de salariés très riches.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley