dimanche 23 décembre 2012

Elections 2013 : Politique – point sur la situation, les campagnes électorales (partie 1)





Dans un mois les israéliens iront voter pour les partis qui vont les représenter à la Knesset, ce qui permettra de constituer le prochain gouvernement d’Israel.
Comme d’habitude, impossible de s’ennuyer dans la politique israélienne, ça part dans tous les sens. Une chose semble claire pourtant, à moins d’un renversement de situation (il s’agit d’Israel…) : Netanyahou sera encore premier ministre au moins 4 ans. Et donc on voit son visage partout : quasiment tous les partis en lice ont choisis des campagnes agressives et négatives, avec un message simplissime mais partagé : “bibi est mauvais – nous on est mieux”.

Il n’y a “que” 31 partis cette fois, contre 34 il y a trois ans et demi. Mais ne vous détrompez-pas : jamais les divisions n’ont été aussi nombreuses.
Les premières victimes sont les partis qui sont limite dans les sondages, qui ne seront probablement pas dans la prochaine Knesset, avec lesquels on commence cette petite série d’articles (j’en profite aussi pour caser les partis sectaires).

Juste pour les mentionner, les partis arabes ont eux aussi subit quelques disputes internes, mais sans réelles conséquences. Le parti communiste israélien lui reste toujours classifié par tout le monde comme “parti arabe”.

Kadima – En avant, vers la sortie

Actuellement le parti le plus grand de la Knesset (29 sièges), il devrait disparaître complètement. Un parti qui a été créé en trombes pour des girouettes qui s’efface tout aussi vite. Shaul Mofaz n’a rien de spécial à proposer, et les girouettes sont aller voir ailleurs.
A la bonne heure !

Am Shalem – Un Peuple Entier-èrement en dispute




Fondé par Amsellem, un rabbin (francophone en plus) qui était jusque-là parlementaire pour Shass. Ce qui était à l’origine était une petite divergence avec la direction du parti s’est transformée par une grande cassure avec le leadership du Rav Ovadia Yossef sur le monde sefarade israélien, à commencer par une opposition à la haredisation et le fait que Shass ne se préoccupe que de son propre public, bien que la plupart de ses électeurs ne sont pas haredim mais traditionnalistes.
Il jouit aujourd’hui d’une très forte popularité dans beaucoup de milieu en Israel, mais ce n’est pas ce qui va l’aider à retourner à la Knesset – pour l’instant en tout cas.

Otzma LeYisrael – La Force Pour Israel, à deux seulement




Plus proche que les deux précédents de rentrer à la Knesset, ce n’est pas pour autant gagné, surtout qu’ils avaient déjà essayé deux fois de se présenter en tant que tel, sans succès.
Les deux têtes de listes, Ben Ari et Eldad étaient dans l’actuelle knesset membre du Ihoud Leumi, un regroupement de quelques un partis, mais pour quelques raisons idéologiques ainsi que d’égo ils ont décidé de tenter seuls leur chance.
La plupart de leurs électeurs sont des kahanistes extrêmistes, des gens fortement idéologiques qui ne veulent qu’une chose : Eretz Israel en entier. Mais leur campagne se base surtout sur une attaque de front contre le statut actuel des arabes en Israel qui ne participent peu au pays (mais le but est clairement d’utiliser cette excuse pour réduire leur influence).
A l’inverse des autres, il s’agit surtout d’un parti qui a comme but principal l’opposition, de s’opposer en hurlant au possible contre tout ce qu’il trouve faux et contre son idéologie, quel qu’en soit le prix.
Ils sont vraiment limite, et le reste de la droite a peur qu’ils “brûlent” quelques dizaines de milliers de voix en ne passant pas le seuil pour rentrer à la knesset, car dans le passé beaucoup d’élections ont mal tournés à cause de petits partis.

Yahadout Hatorah – Le judaïsme de la Torah, mais chaque rabbin a le sien

Ce qui représentait l’union de la plupart des asheknazes haredim (du moins ceux qui accepte de participer à la Knesset) afin de préserver le monde haredi, démontre que dans ce public aussi la politique n’est pas plus propre et noble qu’ailleurs. Elle peut être pire encore.
Durant les mois précédents la fixation de la liste pour la knesset, il y a eu de très gros différents, chacun voulant une plus grosse part du gâteau, ainsi que des tensions idéologiques, politiques et sociales, mettant un gros bazar et surtout détruisant beaucoup de la confiance des uns envers les autres.
En conséquence, il y a eu quelques scissions, quelques petits groupes tentant leurs chances seuls à la knesset. Mais tous ne sont préoccupés que par deux choses : la dispense du service militaires et les subventions.

Shass – Le trio d’Ovadia



Comme déjà dit, leur source électorale est variée. Principalement Sefarade, mais une majorité de traditionnalistes alors que tous les parlementaires sont haredim.
Comme toujours, ce parti est entièrement dirigé par le rav Ovadia Yossef, dont les proches font ainsi la pluie et le beau temps. Mais ça suffit à convaincre des milliers de personnes de voter pour, jouant sur les vieux problèmes (qui sont globalement révolus pourtant) d’un certain racisme envers les juifs du Moyen-Orient (problématique absolument inexistante dans la nouvelle génération).
Ces dernières années, sous la direction de Ishaï, le parti avait pris une tournure un peu plus populiste encore, faisant du problème des clandestins une manière de toucher le public. Mais le retour de Deri, ancien dirigeant, qui sort de prison après avoir été condamné pour corruption, signifie un nouveau virage à gauche toute. Pour rappel, Deri est celui qui a convaincu Ovadia Yossef que Shass devait s’abstenir lors du vote critique qui a permis à Rabin de valider les négociations d’Oslo et donc de créer l’autorité palestinienne…
Campagne : bibi et liberman avec une grande kippa noire sur la tête.


A suivre :
Le virage au Centre vers la Gauche (partie 2), La Droite, Gouvernante (partie 3)


Source TerrePromise.net