mercredi 26 décembre 2012

Comment Obama va-t-il traiter en 2013 les grands dossiers du Moyen-Orient ?



Contrairement à ce qu’on avait pu penser lors de la dernière campagne électorale américaine, il est peu probable qu’Obama veuille se « venger » d’Israël et de Nétanyaou en menant, lors de son second mandat de président, une politique moyen-orientale agressive et sectaire à l’égard de l’État hébreu. Comme pour ses prédécesseurs, son second terme sera pour lui l’occasion d’affiner - sans trop les accentuer - les différents axes de sa politique en tentant de laisser un « legs » positif à la nation américaine.Bien que l’administration Obama ait déjà choisi de surtout renforcer le déploiement de l’US Army en Asie pour contrer l’omniprésence de l’influence chinoise dans tout le Pacifique, l’une de ses préoccupations en politique étrangère consistera aussi à tenter de résoudre certaines questions brûlantes au Moyen-Orient, à commencer par le sulfureux dossier du nucléaire iranien.
Dans ce domaine, il est fort probable qu’Obama, qui a déjà durci ces derniers mois le ton face aux mollahs de Téhéran, poursuivra le renforcement des sanctions économiques contre l’Iran, tout en explorant jusqu’au bout la possibilité de relancer ce qu’il appelle un « dialogue critique » avec ce régime, notamment par l’ouverture d’éventuels pourparlers directs avec Téhéran.

Un double processus diplomatique sans doute très lent et à géométrie variable qui a toutes chances de buter sur un énorme « hic » : le fait, tout simple, voulant que courant 2013, les experts iraniens disposeront d’assez d’uranium enrichi pour fabriquer plusieurs bombes nucléaires. Ce que Washington ne saurait - théoriquement - admettre… On ne fait que retrouver là le problème des fameuses « lignes rouges » à la fois qualitatives et « dans le temps » (fixées au plus tard jusqu’à l’été 2013) qu’avait présentées en septembre dernier à l’ONU le Premier ministre Binyamin Nétanyaou. Il est donc un peu trop tôt pour savoir quand Washington acceptera de décrocher de ce processus diplomatique et dialogual avec l’Iran voué à l’échec…
Autre dossier « dangereux » où les États-Unis vont tout faire en 2013 pour ne pas intervenir eux-mêmes directement sur le terrain, tout en infléchissant leur politique non interventionniste : la guerre civile syrienne et la probable disparition du régime Assad. Craignant - tout comme Israël - que ce conflit ne déborde sur l’ensemble de la région et, plus spécifiquement, que des éléments islamistes incontrôlés (liés au Hezbollah, à Al Qaïda ou au Djihad global) ne s’emparent de certains arsenaux syriens d’armes de destruction massive (chimiques et bactériologiques), Washington a déjà pris avec ses alliés régionaux des mesures sécuritaires préventives pour éviter le pire. Ce qui n’a pas empêché Obama de reconnaître tout récemment la coalition des forces d’opposition dressées contre Assad comme « le représentant légitime du peuple syrien ».
En ce qui concerne la situation confuse qui règne en Égypte depuis la chute de Moubarak et son remplacement par un régime aux mains des Frères musulmans - deux processus bel et bien voulus par l’administration Obama -, les choses risquent de se compliquer après la toute récente victoire des islamistes au référendum sur la Constitution : un triomphe qui va encore contribuer à renforcer la Charia (la Loi coranique) dans tout le Pays du Nil, au détriment des libertés démocratiques. Or, comme l’opposition libérale égyptienne ne désarmera pas, de nombreuses tensions sont à prévoir face auxquelles c’est le Congrès américain qui pourrait jouer un rôle accru par rapport à Obama et à l’exécutif US. Notamment en bloquant tout ou partie des 1,65 milliard d’aide économique et militaire octroyée depuis des décennies par les USA à l’Égypte…

Enfin, il semble bien que ce soit le dossier palestinien qui constitue la question la plus épineuse entre Washington et Jérusalem : alors qu’Obama fera le maximum pour relancer le processus de négociations directes entre l’État juif et l’Autorité palestinienne - mais peut-être, cette fois, sans pressuriser outre mesure le nouveau gouvernement israélien qui sortira des urnes du 22 janvier - les dures réalités de terrain (comme un renforcement sensible du Hamas irrédentiste dans l’opinion palestinienne au détriment du Fatah) risquent à nouveau de paralyser pour longtemps les « bonnes intentions » apaisantes des Américains dans une région si tumultueuse…



Source Hamodia