L'État d'Israël revient sur sa décision d'expulser des agriculteurs palestiniens dans la région de Jéricho.
Jérusalem a annulé la semaine dernière des ordres d'expulsion de douze agriculteurs palestiniens exploitant près de 3 kilomètres carrés de terres près de Jéricho. Une décision qui surprend même les militants pro-palestiniens, peu habitués à de tels revirements de la part de l'État israélien.
Les arrêtés initialement rendus en août dernier statuaient que les agriculteurs "envahissaient" des terres publiques; mais ceux-ci, des producteurs de dattes pour l'exportation, ont présenté des documents révélant qu'ils louaient cette parcelle au Waqf (administration religieuse musulmane), propriétaire du terrain depuis le 13ème siècle.
Aujourd'hui la moitié de la parcelle se situe en zone A, administrée par l'Autorité palestinienne, tandis que le reste est en Zone C, contrôlée par les Israéliens.
Des responsables de l'Autorité palestinienne et du Waqf ont annoncé qu'ils allaient entamer des démarches pour recouvrer l'ensemble de ces terres qui ont été, affirment-ils, systématiquement enregistrées sous l'occupation jordanienne avant 1967.
Les Palestiniens estiment que, depuis 1967, Israël aurait pris le contrôle d'au moins une centaine de kilomètres carrés de terres du Waqf, en particulier dans la région de Jéricho,
Les agriculteurs ont été d'autant plus choqués par les décrets qu'ils avaient consenti des investissements de plusieurs millions de dollars pour reconvertir les cultures initiales de figues et de raisins, en dattes plus rentables à l'exportation.
Aujourd'hui 150 000 palmiers dattiers poussent dans la vallée du Jourdain et produisent environ 2.000 tonnes de dattes par an.
Le ministère palestinien de l'Agriculture envisage de porter ce chiffre à 10.000 tonnes en 2020.
Les palestiniens accusent Israël, à travers ces mesures d'expulsion, de vouloir protéger la production israélienne.
Dror Etkes et Nir Shalev, observateurs de la politique israélienne d'implantation (Shalom Akshav, La Paix Maintenant), s'étonnent qu'un décret d'expulsion pour une telle surface de terrain soit annulé.
Selon eux, c'est la première du genre.
Tout comme les agriculteurs ou l'Autorité palestinienne, ils estiment que, bien qu'Israël refuse d'admettre qu'il s'agit là de terres du Waqf, l'annulation de ces décrets reflète probablement la réticence de l'État juif à ouvrir la boîte de Pandore que constitue la question des terres expropriées appartenant au Waqf.
Source Israel infos