dimanche 16 août 2020

La PMA est-elle autorisée dans la religion juive ?


PMA et religion font-elles bon ménage ? On fait le point sur la position du judaïsme vis à vis de l'aide médicale à la procréation. Vous êtes de confession juive et vous souhaitez avoir un enfant via une Aide Médicale à la Procréation, mais vous ne savez pas si cette pratique est en adéquation avec vos convictions religieuses ? On fait le point avec Michaël Azoulay, rabbin, ancien membre du comité national d'éthique et auteur du livre Ethiques du judaïsme.......Détails....... 


Une position qui a évolué 

"Jusqu'à la fin du vingtième siècle les institutions juives étaient plutôt réticentes à l'AMP" explique Michael Azoulay, "aujourd'hui, les positions ont considérablement évolué. 
Pratiquer une PMA est tout à fait toléré dans le judaïsme, et ce pour plusieurs raisons". La première est d'ordre religieuse : "Dans la Torah (qui correspond aux cinq premiers livres de la Bible), le premier commandement que Dieu donne à Adam et Eve (à ne pas confondre avec les dix commandements qui seront donné plus tard à Moïse), est de procréer. 
Nous accordons donc une importance toute particulière à cette phrase, d'autant plus que ce commandement se répète plusieurs fois dans la Torah". La question de la difficulté à enfanter est aussi présente dans les textes : "on retrouve cette douleur de ne pas pouvoir avoir d'enfants chez la femme d'Abraham ou de Jacob par exemple". 
"L'autre raison qui a fait évoluer les mentalités sur l'AMP, c'est l'événement tragique que fut la Shoah. 
Le peuple juif a été complètement décimé, d'où une certaine injonction à faire des enfants. Aujourd'hui, la population juive dans le monde atteint à peine son niveau d'avant la guerre". 

L'insémination artificielle privilégiée sur la FIV ? 

La PMA n'est donc absolument pas un tabou dans la religion juive, mais entre FIV et insémination artificielle, y'en a-t-il une "mieux vue" que l'autre ? "Si un couple souhaite pratiquer une PMA, il va lui être conseillé de pratiquer une Insémination Artificielle. 
En effet, plus l'enfantement sera proche de l'acte charnel, mieux ce sera. C'est d'ailleurs l'un des problèmes que posait la FIV à l'époque, c'est le fait que la fécondation soit externalisé" explique Michael Azoulay, "Evidemment, si l'insémination artificielle ne fonctionne pas, faire une fécondation in vitro ne sera absolument pas un problème". 

La question de la filiation

"Dans la religion juive, la filiation est un sujet très important" résume Michael Azoulay. La question des dons de gamètes peut donc se révéler plus délicate : "Le don anonyme, de sperme notamment, n'est pas bien perçu dans la religion juive. 
On peut favoriser une FIV pour un couple, mais ça va devenir plus problématique si l'on ne connaît pas l'identité du donneur". 

Le diagnostic pré-préimplantatoire, pas un problème 

Validé par l'Assemblée pour la loi bioéthique, le diagnostic préimplantatoire permettra de déterminer avant l'insémination si les embryons issus de FIV ne possèdent pas d'anomalies chromosomique pouvant augmenter fortement les risques de fausse couche. 
Si le débat reste entier en France, les instances juives (il faut voir dans ce terme les érudits et décisionnaires dans la religion juive) ne voient pas d'inconvénients à cette pratique : "Tel qu'inscrit dans la loi, le diagnostic préimplantatoire ne pose pas de problèmes" explique Michael Azoulay, "la religion juive ne considère pas l'embryon extra-utéro comme un être vivant, à l'inverse des catholiques. Le diagnostic préimplantatoire est donc toléré, avec bien évidemment des restrictions pour ne pas tomber dans l'eugénisme comme le choix de la couleur des yeux par exemple. 
La question des embryons surnuméraires n'est pas non plus un problème". 

Et la GPA ? 

Si la PMA ne semble pas poser de problèmes de fond pour la religion juive, qu'en est-il de la gestation pour autrui (GPA) ? 
"Il y a un vrai débat au sein du judaïsme sur la GPA" explique Michael Azoulay, "si elle est pratiquée par quelques couples en Israël, il y a encore une forte opposition sur la question, notamment à cause du problème avec la filiation, surtout au niveau de la mère, car c'est par elle que se transmet la religion. En revanche, nous sommes tout à fait d'accord sur le droit à la filiation pour les enfants nés par GPA présent dans la loi de bioéthique".

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Source Koide9enisrael
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