jeudi 27 août 2020

Procès des attentats de janvier 2015: qui sont les 17 victimes


En janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi et Amédy Coulibaly prenaient pour cibles la liberté de la presse, l'État et la communauté juive. Ils  abattaient 17 personnes:  des piliers du journal satirique Charlie Hebdo, trois policiers, l'employé et des clients d'un magasin casher  .....Retour sur les faits et portraits des victimes......


Les victimes de la tuerie à Charlie Hebdo

Agent de maintenance employé du groupe Sodexo, Frédéric Boisseau, 42 ans, est la première victime des attentats. 
Ce 7 janvier 2015 en fin de matinée, les frères Kouachi, armés de fusils d’assaut, viennent de faire irruption au 10, rue Nicolas Appert (Paris XI), où l’hebdomadaire satirique avait son siège. 
Incapable de répondre à la question « +C’est où Charlie ?+ », Frédéric Boisseau est touché par balle dans la loge du gardien et meurt dans les bras d’un collègue.
Entrés dans les locaux du journal, les jihadistes exécutent en moins de deux minutes dix personnes ; neuf à l’intérieur de la salle de rédaction et une dixième à l’extérieur. 
Quatre autres sont blessées par balles.
Plusieurs dessinateurs emblématiques de Charlie Hebdo, qui avaient publié des caricatures de Mahomet en 2006, sont tués : Stéphane Charbonnier, dit « Charb », 47 ans, directeur de la publication de l’hebdomadaire depuis 2009 ; Jean Cabut, dit « Cabu », 76 ans, un grand amateur de jazz à l’éternelle coupe au bol ; Philippe Honoré, 73 ans ; Bernard Verlhac, dit « Tignous », 57 ans ; Georges Wolinski, 80 ans, ex-pilier de Hara-Kiri.
Trois autres collaborateurs de Charlie Hebdo sont morts sous les balles des frères Kouachi : l’économiste Bernard Maris, 68 ans, qui signait une chronique hebdomadaire « Oncle Bernard » ; la psychiatre et psychanalyste Elsa Cayat, 54 ans, qui tenait la rubrique « Charlie Divan » ; et le correcteur érudit et friand de littérature Mustapha Ourrad, 60 ans.
Les autres victimes sont Michel Renaud, 69 ans, fondateur du festival Le rendez-vous du Carnet de voyage à Clermont-Ferrand et qui avait été invité par Cabu à assister à la conférence de rédaction, et le brigadier Franck Brinsolaro, 48 ans, qui était affecté à la protection de Charb.
Le gardien de la paix Ahmed Merabet, qui venait à 40 ans d’être promu officier de policier judiciaire, est blessé alors qu’il tentait de stopper les assaillants de Charlie Hebdo dans leur fuite, puis il est froidement abattu à bout portant, une scène qui a fait le tour du monde.

L’assassinat de Montrouge

Policière municipale de 27 ans, Clarissa Jean-Philippe est abattue par Amédy Coulibaly, le 8 janvier 2015 au matin, alors qu’elle se rendait sur un banal accident de la circulation sur la commune de Montrouge. 
En tenue et porteuse d’un gilet pare-balles, elle faisait circuler des voitures quand elle est touchée par un tir à la carotide. Elle décédera après son transport à l’hôpital.

Les victimes juives de l’Hyper Cacher

Le lendemain vers 13h00, Amédy Coulibaly fait irruption, armé d’un fusil d’assaut et porteur d’une caméra GoPro sur son torse, dans une épicerie juive Hyper Cacher, Porte de Vincennes (Paris XII).
Yohan Cohen, 20 ans, employé du magasin comme manutentionnaire, est immédiatement tué. La page Facebook de ce fan de rap habitant à Sarcelles (Val d’Oise) affichait « Je suis Charlie », en hommage aux 12 personnes tuées deux jours plus tôt.
Après avoir décliné son identité à la demande d’Amédy Coulibaly, Philippe Braham, 45 ans, client du magasin et cadre commercial dans une société de conseil en informatique, est exécuté à son tour.
Entré quelques minutes plus tard alors qu’une caissière était en train de baisser le rideau métallique, François-Michel Saada, 63 ans, cadre supérieur à la retraite, fait demi-tour mais est tué par le jihadiste.
Yoav Hattab, un étudiant tunisien de 21 ans qui vivait depuis moins d’un an en France et qui s’était caché dans un premier temps dans la chambre froide du magasin, est abattu après avoir tenté de neutraliser le preneur d’otages en s’emparant d’une de ses armes.


Mercrdi 7 janvier 2015, Saïd et Chérif Kouachi décimaient la rédaction du journal Charlie Hebdo. C’est le début de trois jours de cavale, jusqu’au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris.

Mercredi 07 janvier 2015

Il n’est pas midi le mercredi 7 janvier dans les locaux parisiens de Charlie Hebdo, où s’achève la première conférence de rédaction de l’année. Sur les tables, un cake et le dernier numéro, avec Michel Houellebecq en une de l’hebdomadaire satirique.
En bas, deux hommes cagoulés et habillés de noir, les frères Saïd et Chérif Kouachi, pointent une kalachnikov sur l’une des dessinatrices, Coco, sortie chercher sa fille. 
Après avoir tourné dans le quartier pour trouver les bureaux, ils viennent d’abattre Frédéric Boisseau, chargé de travaux de maintenance ce jour-là au 10, rue Nicolas-Appert.
Sous la contrainte, la dessinatrice qu’ils appellent par son nom de plume leur ouvre la porte du journal, protégée depuis les menaces contre le journal et la publication de caricatures de Mahomet. 
Ils la suivent jusqu’au deuxième étage où ils tirent sur le webmaster Simon Fieschi, le blessant gravement.
« On a entendu quelques pétards, on ne savait pas ce que c’était », raconte dès le lendemain le journaliste Laurent Léger, l’un des survivants de la tuerie. « Puis la porte s’est ouverte et un type a jailli en criant +Allah akbar+. Il ressemblait à un type du GIGN ou du Raid, il était cagoulé, il était tout en noir… et puis ça a tiré ».
Les frères Kouachi s’assurent que Charb, le directeur de la publication, est bien là et ouvrent à nouveau le feu. En quelques minutes, 10 morts : les dessinateurs Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré, l’économiste Bernard Maris, la chroniqueuse et médecin psychiatre Elsa Cayat, le garde du corps de Charb Franck Brinsolaro, le correcteur du journal Mustapha Ourrad et un visiteur de passage, Michel Renaud.
Les assaillants prennent la fuite en criant : « On a vengé le prophète Mohamed ! On a tué Charlie Hebdo ! ».
Ils se retrouvent nez-à-nez avec un premier groupe de policiers, mais parviennent à partir. Lors d’un nouvel échange de tirs avec des policiers, ils abattent leur 12e victime, Ahmed Merabet, un policier qui patrouillait boulevard Richard-Lenoir. Ils parviennent à semer les forces de l’ordre et filent vers le nord-est de Paris.
A l’Elysée, le président de la République « est sidéré par l’ampleur du drame » que lui décrit au téléphone Patrick Pelloux, médecin urgentiste et collaborateur de Charlie Hebdo à l’époque. 
« Il me décrit en sanglots la réalité de ce qu’il voit en disant 'ils sont tous morts' », se souvient François Hollande.
Les survivants et les proches des victimes sont rassemblés dans un théâtre proche de la rédaction de Charlie Hebdo. « Les gens nous apportaient des sucreries, mais on n’avait pas faim, on était en totale sidération », se rappelle Patrick Pelloux.
François Hollande va l’y rejoindre. 
« Sur le moment, je considère qu’il faut y aller tout de suite pour parler aux Français », explique-t-il cinq ans après.
En quelques heures, le hashtag #JeSuisCharlie inonde les réseaux sociaux. Dans les rues, au soir de l’attentat, des milliers de personnes se rassemblent. 
Place de la République à Paris, la foule porte à bout de bras des lettres lumineuses qui proclament : « NOT AFRAID ».

Jeudi 08 janvier 2015

La France est en deuil quand, vers 08h00, une jeune policière municipale, Clarissa Jean-Philippe, est abattue dans la rue à Montrouge, près de Paris. Le tireur, Amedy Coulibaly, dont on découvrira qu’il est proche de Chérif Kouachi, l’atteint à la carotide avant de s’enfuir.
« Très vite, j’ai le pressentiment qu’on est face à une opération coordonnée », se souvient Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur.
Au même moment, à plusieurs dizaines de kilomètres de là, les frères Kouachi sont reconnus par le gérant d’une station-essence de l’Aisne. 
Le Raid et le GIGN se déploient et une vaste zone rurale, à 80 kilomètres au nord-est de Paris, est fouillée minutieusement.
Tandis que les forces de l’ordre tentent de retrouver les tireurs – identifiés rapidement grâce à la carte d’identité de Saïd Kouachi oubliée dans une voiture –, rumeurs et théorie du complot fleurissent sur les réseaux sociaux : la couleur des rétroviseurs de la voiture des Kouachi serait différente d’une photo à l’autre, les deux frères seraient en fait déjà morts en Syrie…
A la nuit tombée, à nouveau, en France et en Europe, des milliers de personnes se rassemblent pour manifester leur émotion.

Vendredi 09 janvier 2015

Peu après 09h30, deux hommes qui correspondent au signalement des Kouachi sont repérés à Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne. Ils pénètrent dans une imprimerie, prennent un otage et échangent des coups de feu avec les forces de l’ordre.
A la mi-journée, une source policière évoque une « connexion » entre les frères Kouachi et le suspect de Montrouge.
Quelques minutes plus tard, Amedy Coulibaly entre, arme à la main, dans le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes.
Alain Couanon travaillait non loin de la supérette. « C’était l’heure du déjeuner », se rappelle l’ancien diplomate, « je pensais aller acheter du houmous. Je suis entré dans le magasin quelques minutes avant l’arrivée de Coulibaly. Je suis allé vers le fond et je regardais l’étal quand j’ai entendu une déflagration de l’autre côté, vers l’entrée. Ça a été la panique ».
Avec plusieurs autres clients il se précipite en bas des escaliers et se cache dans l’une des deux chambres froides. Mais l’assaillant envoie quelqu’un les chercher, menaçant d’un bain de sang s’ils ne remontent pas.
Une fois en haut, Alain Couanon prend place parmi les otages. Face à lui, une victime est en train de vivre ses dernières minutes. A ses côtés, une femme et son petit garçon. Un employé et trois clients --tous juifs-- seront tués par le preneur d’otage.
« On a attendu. Coulibaly a parlé, il nous a dit un peu pourquoi il combattait, il a parlé avec un certain nombre de gens… Il était assez franc, il nous a dit qu’il était en cheville avec les frères Kouachi. C’était assez effrayant ».
Soudain, une première explosion retentit à l’autre bout du magasin. « Il y a eu une deuxième explosion, et là Coulibaly est revenu en courant. Je l’ai entendu crier +je vais tous les tuer+. 
Le rideau de fer s’est levé complètement, on s’est tous jetés par terre puis ça a tiré dans tous les sens. A un moment ça s’est arrêté. Et les policiers nous ont crié +Sortez ! Sortez ! Sortez !+ ».
A Dammartin-en-Goële, Michel Catalano, a échappé depuis un moment aux griffes des frères Kouachi après avoir soigné l’un d’entre eux dans l’imprimerie. Il sort du bâtiment à 10H15.
« Ils m’ont dit : on voulait en finir dans les bois mais finalement ça sera ici, chez vous, en tuant le maximum de personnes », se souvient l’imprimeur.
A l’intérieur, un employé reste caché plus de huit heures, parvenant à échanger des messages depuis son téléphone avec le GIGN.
A l’Elysée se déroule ce qui restera comme le « moment décisif » pour François Hollande : « Quand j’ai pris la décision de faire intervenir les forces à Dammartin-en-Goële et à l’Hyper Cacher. On savait que les frères Kouachi pouvaient sortir, et ma crainte c’était que le terroriste Coulibaly, à ce moment-là, tue des otages ».
Les frères Kouachi finissent bien par sortir, en tirant sur les forces de l’ordre. A 17h15, l’AFP annonce que les deux hommes ont été abattus. A la porte de Vincennes, Amedy Coulibaly est lui aussi tué par les forces de l’ordre.

Source L'Union
Vous nous aimez, prouvez-le....


Suivez-nous sur FaceBook ici:
Suivez nous sur Facebook... 
Sommaire
 Vous avez un business ?