Les tours de l’emblématique Sagrada Familia de Barcelone qui ornent les affiches de l’évènement ne trompent pas : c’est bien la Catalogne qui sera à l’honneur, du 14 au 25 janvier, à l’occasion de la huitième édition du festival les Vagamondes.
« La Catalogne a une scène artistique dynamique et décoiffante, avec de jeunes créateurs imprégnés des traditions locales et des créations de leurs aînés, qu’ils réinterprètent de manière moderne », explique Monica Guillouet-Gélys, la directrice de la Filature.
Impertinence, créativité et sujets modernes
Excentrique, surprenante, joviale et anti-conventionnelle, la culture catalane actuelle croise modernité et tradition avec impertinence et créativité comme le montrent notamment les installations musicales de Laia Torrents et Roger Aixut. Avec Demons, le duo présentera à La Filature, sur une trentaine de séances tout au long du festival, de véritables cérémonies sonores interactives autour de l’œuvre de Jacint Verdaguer, le poète romantique le plus important de la littérature catalane.
Du côté du théâtre, Kingdom de la compagnie Agrupacion Senor Serrano aborde les crises économiques en jouant avec le mythe de King Kong, avec musique live, projections et trucages, pour un résultat irrévérencieux au possible.
Les thématiques du numérique et des réseaux sociaux seront, elles, au cœur des représentations de Bad Translation, qui rend tangibles les existences électroniques avec des pop-up en carton, ou encore de Likes, où la danseuse Nuria Guiu Sagarra proposera une réflexion autour de la valeur du « like » sur les réseaux sociaux.
Autre proposition chorégraphique, Pasionaria, du célèbre chorégraphe espagnol Marcos Morau, s’apparente à une véritable fresque, où les danseurs, à la limite de la contorsion, évoluent dans un univers dystopique glaçant.
Parmi les autres propositions du festival, la performance puissante d’Agnès Mateus dans Rebota Rebota, autour des violences faites aux femmes ou encore la rumba catalane du guitariste Antoine « Tato » Garcia.
Focus sur Tel Aviv et la création africaine
D’un côté à l’autre de la Méditerranée, les Vagamondes mettent cette année à l’honneur la création de la ville israélienne de Tel-Aviv avec deux spectacles, deux conférences et deux projections.
Avec And my heart almost stood still, c’est à une véritable expérience sensorielle autour de la 9e symphonie de Beethoven qu’invite le metteur en scène Ari Teperberg. La rencontre et les échanges entre une poétesse palestienne emprisonnée et une jeune activiste israélienne sont, eux, au cœur de la pièce de théâtre documentaire I, Dareen T.
Plusieurs artistes africains seront mis à l’honneur durant les Vagamondes, avec notamment une exposition collective de six photographes du Mali, du Sénégal, du Mozambique et de Côte d’Ivoire.
Entre jazz et musique du monde, la rencontre du Red Desert Orchestra de la pianiste virtuose Eve Risser et du Kaladjula Band de Naïny Diabaté promet un moment musical d’exception. En théâtre, le classique Les mille et une nuits sera présenté dans une version contemporaine par Guillaume Vincent et onze comédiens.
L’Orchestre symphonique de Mulhouse invitera enfin à une croisière méditerranéenne avec un concert symphonique autour des œuvres de Mendelssohn, Lalo et Roustom.
Les Vagamondes hors les murs
Comme à son habitude, le festival mulhousien invite son public à voyager avec deux spectacles de danse, venus du Congo et d’Afrique du Sud, à la Kaserne de Bâle mais aussi avec le concert de musique traditionnelle de Palestine, le Trio Joubran aux Dominicains de Guebwiller.
L’Espace 110 d’Illzach accueillera, lui, l’exposition photo de Guillaume Binet et la pièce de théâtre La Tablée, autour des thématiques du Printemps arabe.
Les enfants, dès six ans, ont rendez-vous à l’Espace Tival de Kingersheim pour le spectacle à l’esprit enfantin Lo Minimo, alors qu’une yourte s’installera au cœur de l’espace Matisse de l’Afsco pour un spectacle de cirque pour tous, au plus près des artistes.
Le cinéma Bel Air accueillera également plusieurs projections d’œuvres liées aux thématiques du festival, et notamment Gaudi, le mystère de la Sagrada Familia.
« Convoquant la chaleur du pourtour méditerranéen au cœur de l’hiver », selon les mots de Monica Guillouet-Gélys, les Vagamondes complètent leur volet artistique par une série de rencontres et de conférences autour des thématiques de cette édition : la Catalogne en révolte, les frontières et les relations Israël-Palestine, les violences faites aux femmes ou encore la guerre sans fin en Syrie.
Festival Les Vagamondes, du 14 au 25 janvier à La Filature.
Programmation complète et réservations sur www.lafilature.org. Découvrez toute la programmation des Vagamondes, vendredi 13 décembre à 19h à la Filature.
Source Mplusinfo
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