jeudi 28 novembre 2019

Yvonne Nèvejean a sa rue à Laeken: qui est cette Oskar Schindler bruxelloise ?


Elle a contribué à sauver plus de 3.000 enfants juifs belges durant l’occupation: Yvonne Nèvejean reçoit une rue à son nom dans le nouveau quartier Tivoli, à Laeken. Voici le destin de cette femme que la Gestapo voulait stopper.......Portrait........


Yvonne Nèvejean a reçu une rue à son nom ce 27 novembre dans le quartier Tivoli, à Laeken. Il s’agit de la seconde figure de la résistance bruxelloise à se voir décerner cet honneur sur le nouveau site bruxellois après Andrée De Jongh, dont L’Avenir vous parlait en octobre. 
La rue a été inaugurée en présence des Échevins Ans Persoons (one.brussels) et Khalid Zian (PS), ainsi que le président de l’asbl Enfants Cachés, Adolphe Nysenholc.

Bardée de diplômes

Yvonne Nèvejean naît le 15 novembre 1900 à Gentbrugge. Elle obtient un diplôme d’auxiliaire sociale en 1922 lors de ses études à l’École centrale de Service Social de Bruxelles.
Elle étudie à l’Université de Gand puis aux États-Unis où elle décroche une maîtrise en sciences sociales et politiques à l’Université de New York.
Après son retour en Belgique en 1928, elle commence à travailler pour l’Œuvre Nationale de l’Enfance (aujourd’hui l’ONE). 
Elle gravit rapidement les échelons de l’organisme jusqu’à en assurer la direction générale en 1940.

Entre les doigts de la Gestapo

Mais en août 1942 commencent les déportations de juifs en Belgique. Yvonne Nèvejean est contactée par le Comité de défense des Juifs, toute récente organisation clandestine fondée par Hertz Jospa et son épouse Yvonne. Leur demande: dissimuler les enfants juifs dans des familles et des institutions dépendant de l’Œuvre. 
De fausses identités sont créées. Et plus de 3.000 enfants échappent aux Nazis grâce au ravitaillement assuré par les infirmières-visiteuses.
À la fin de 1943, Yvonne Nèvejean devient membre à part entière du Comité de défense des Juifs. 
Lorsque ses fonds s’épuisent, elle obtient le soutien des banques, du gouvernement belge en exil à Londres et de l’American Jewish Joint Distribution Committee.
La Gestapo tente bien de mettre un terme aux activités d’Yvonne Nèvejean. Plusieurs résistants ou bénéficiaires du réseau sont arrêtés. 
Mais jamais l’organisation clandestine ne cesse son activité, soutenue par la Reine Élisabeth et d’autres résistants belges comme Léon Platteau, alors secrétaire général du ministère belge de la Justice.
Après la guerre, Nèvejean devient membre de plusieurs associations. Dès 1944, elle aide à fonder l’association «Aide aux Israélites victimes de la guerre». En 1964, c’est l’«Amicale des Anciens du CDJ» qui apparaît. Elle est enfin à l’initiative des liens entre l’ONE et le conseil général de la Croix-Rouge de Belgique.
En 1996, la Poste belge émet un timbre à son effigie.

«Trop peu de personnes connaissent leur nom»

Avec cette nouvelle plaque, la Ville poursuit donc son entreprise de féminisation des noms de rues. Ces derniers mois, plusieurs d’entre elles ont en effet honoré la mémoire de femmes, dont outre Andrée De Jongh, la féministe Eliane Vogel-Polsky ou la militante LGBT Suzan Daniel.
«L’histoire belge regorge de récits de femmes héroïques qui n’ont pas eu la reconnaissance qu’elles méritent. 
Yvonne Nèvejean fait partie de ces femmes au courage exceptionnel qui ont milité toute leur vie pour une société plus juste, qui ont entrepris des choses incroyables risquant leur vie pour sauver celle des autres; celle de 3.000 enfants durant la Guerre. 
Et pourtant, trop peu de personnes connaissent leur nom», déplore Ans Persoons, Échevine de l’Urbanisme et des Espaces publics.
«Trop peu de lieux dans l’espace public portent des noms de femmes», abonde Khalid Zian, Échevin de l’Égalité des chances.
«C’est pourquoi la Ville de Bruxelles a intégré dans son Plan d’action pour l’égalité entre les femmes et les hommes cet objectif de féminisation des rues, places et bâtiments publics. Pour une représentation plus égalitaire pour les femmes».


Source L'Avenir
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