dimanche 24 novembre 2019

Dans l’Eure, ils ont sauvé deux familles juives pendant l’Occupation : les Blottière, nommés « Juste parmi les nations »


Pendant la Seconde Guerre mondiale, Albert et Prospérine Blottière (ci-dessus) , agriculteurs et parents de onze enfants, vivaient à Grand-Camp, près de Broglie dans l’Eure. Au mépris du danger, le couple a caché, recueilli et protégé deux familles juives......Détails.......


Le 5 novembre 2019, l’Institut international pour la mémoire de la Shoah Yad Vashem de Jérusalem, a officiellement décerné le titre de « Juste parmi les nations » à Prospérine et Albert Blottière, un honneur réservé aux personnes non-juives, qui ont sauvé des Juifs sous l’occupation nazie.

« Reçus comme notre famille »

L’histoire se déroule quelques mois avant la Libération. Les Blottière exploitaient deux fermes dont une, tout près du château de Mervilly à La Vespière, près d’Orbec. 
Or, début 1944, le quinquagénaire surveille son bétail quand il est interpellé par une femme qui lui demande son aide pour elle et sa famille. Albert Blottière la connaît bien : Malka, Irène, Berthe, Maurice et Jeanne Lupu, ainsi que Paul, Paulette, Jacques et Simone David vivaient depuis octobre 1942 dans le voisinage. 
Les six enfants et les trois adultes du foyer ont fui Paris pour se réfugier en Normandie. Seul M. Lupu est resté dans la capitale pour subvenir aux besoins de ses proches. Il n’en reviendra jamais, victime de la déportation.
Albert Blottière n’avait aucune idée du secret qui pesait sur la famille, cachée de l’occupant. 
De confession juive, ils vivaient dans la crainte à 200 mètres du château de Mervilly où les troupes allemandes manœuvraient régulièrement. Sans ressources, les David et Lupu craignaient une dénonciation.
Nous les avons reçus comme notre famille, sans arrière-pensées », témoignait en 2005 Georges Blottière, fils d’Albert et Prospérine Blottière.
Ce dernier a vécu plus particulièrement les événements, aux côtés de ses sœurs Suzanne et Georgette. 
L’octogénaire décédé il y a quelques mois avait révélé à l’Éveil normand les détails de cet épisode alors méconnu dans la région.
La famille restera à la ferme du Plessis jusqu’en 1947 tandis que les David sont rentrés dès l’automne 1944. 
En 1946, le Grand Rabbin de Paris Julien Weil témoignera en faveur des Blottière, accusés à tort de collaboration :
Quoiqu’eux-mêmes ayant de nombreux enfants, les Blottière ont nourri, soigné leurs protégés, d’une façon absolument désintéressée. [Ils avaient] une charité et une délicatesse de sentiment au-dessus de tout éloge. »
Profondément croyants, Albert et Prospérine ont également aidé près de 17 réfugiés : des communistes, des réfractaires au service du travail obligatoire, des Résistants… 
Le couple ne s’est jamais prévalu de quoi que ce soit et a préféré taire cette histoire, par modestie. Nombre de membres de la famille Blottière ont tenu à préserver cette discrétion.

« Pour ne rien oublier »

Ils ne laissaient personne dehors, ils partageaient. C’était leur mentalité », rapporte Florence Plet, fille de Georgette.
Florence a jugé qu’il était utile de témoigner de ce récit familial. « Pour ne rien oublier » et transmettre aux générations futures.
Georgette avait raconté à la Libération la difficulté à vivre, alors que sa famille avait été calomniée. Se souvenant des dires de sa mère, Florence a donc entrepris des démarches en 2000 pour qu’Albert et Prospérine Blottière soient reconnus pour leurs actes.

Source Actu
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