dimanche 24 novembre 2019

Dossier special: Quel avenir politique pour Israël.....


Jeudi, la justice israélienne a mis en examen le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans plusieurs dossiers sensibles, entraînant le pays dans une crise politique sans précédent......Détails & analyses........

Les sombres affaires de Benjamin Netanyahu

Echanges de bons procédés, tentatives de collusion avec la presse, dons présumés de cigares et de champagne, etc. Le procureur général d'Israël vient de mettre en examen le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour corruption, fraude et abus de confiance dans différentes affaires qui portent toutes des noms de code à quatre chiffres.
C'est la première fois qu'un Premier ministre en exercice est mis en examen dans le pays, et cette décision pourrait mettre un terme à la carrière de Benjamin Netanyahu, le plus pérenne des chefs de gouvernement israéliens.

L'affaire Bezeq

Dans le «dossier 4000», le Premier ministre est mis en examen sous trois chefs d'accusation: corruption, fraude et abus de confiance. Il est accusé d'avoir tenté de s'assurer une couverture favorable sur le site d'informations Walla. En contrepartie, il aurait octroyé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars à Shaul Elovitch, alors patron du principal groupe de télécommunications israélien Bezeq et du site Walla.
Au cœur de l'enquête: la fusion en 2015 de Bezeq avec le fournisseur de télévision par satellite Yes. 
Une telle décision nécessitait l'aval des autorités de contrôle. Or, à l'époque, Benjamin Netanyahu détenait aussi le portefeuille des Communications. Selon Benjamin Netanyahu, la fusion Bezeq-Yes a été validée par les services du ministère et les autorités de contrôle comme étant pertinente. Il conteste une couverture privilégiée de la part de Walla.
Le 2 décembre 2018, la police avait déjà recommandé la mise en examen de Benjamin Netanyahu dans cette affaire pour corruption, fraude et abus de confiance. 
L'enquête vise également Shaul Elovitch, toujours le principal actionnaire de Bezeq et sa femme, ainsi que Stella Handler, PDG à l'époque de ce groupe de télécommunications. Le procureur général a mis hors de cause Sara et Yaïr Netanyahu, l'épouse et le fils du premier ministre.

Champagnes et cigares

Au cœur du «dossier 1000», des cigares de luxe, bouteilles de champagne et bijoux. 
Les enquêteurs cherchent à savoir si le premier ministre et des membres de sa famille ont reçu pour plus de 700'000 shekels (environ 185'000 euros) de cadeaux de la part de richissimes personnalités, notamment du producteur Arnon Milchan et du milliardaire australien James Packer, en échange de faveurs financières ou personnelles.
Dans ce dossier, Benjamin Netanyahu est accusé de fraude et d'abus de confiance. Il affirme n'avoir fait qu'accepter des présents de la part d'amis, sans les avoir sollicités.

Mediagate

Dans le «dossier 2000», le premier ministre aurait, selon les enquêteurs, tenté de s'assurer une couverture favorable dans le plus grand quotidien payant d'Israël, le Yediot Aharonot. 
Il aurait essayé de mettre en place un accord avec le patron du journal, Arnon Moses. En retour, Benjamin Netanyahu aurait évoqué la possibilité de faire voter une loi qui aurait limité la diffusion d'Israel Hayom, quotidien gratuit et principal concurrent du Yediot.
L'accord n'a finalement jamais été conclu, mais Benjamin Netanyahu est mis en examen pour fraude et abus de confiance. Ari Harow, un ancien chef de cabinet de Benjamin Netanyahu, a accepté de témoigner pour bénéficier d'un régime de clémence. 
Benjamin Netanyahu assure qu'il était le principal adversaire de la loi en question et dit avoir même provoqué les élections anticipées de 2015 pour la bloquer.

La majeure partie de la population pense que Netanyahu doit démissionner

Une majorité d’Israéliens estime que Benjamin Netanyahou devrait tirer les conséquences de son inculpation pour corruption, fraude et abus de confiance et démissionner de ses fonctions de Premier ministre, selon un sondage publié vendredi soir.
D’après cette enquête diffusée par la chaîne de télévision Channel 13, 56 % des Israéliens pensent que Netanyahou, qui expédie les affaires courantes depuis les législatives de septembre, ne peut pas continuer à gouverner contre 35 % d’un avis contraire. 
Les 9 % restants se disent sans opinion.
Netanyahou a été inculpé jeudi pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires distinctes. Cette mise en examen est sans précédent pour un chef de gouvernement israélien en exercice.
Le chef de file du Likoud, qui nie toute malversation, a annoncé jeudi soir qu’il ne démissionnerait pas et a dénoncé une « tentative de coup d’État fondée sur des éléments fabriqués et d’un processus d’investigation corrompu et partial ».
Rien dans la loi n’oblige Netanyahou à démissionner.
Mais cette crise juridico-politique inédite intervient dans un contexte des plus compliqués : ni Netanyahou ni son rival centriste Benny Gantz n’ont réussi à former une coalition viable sur la base des résultats des élections du 17 septembre.
Étant donné l’émiettement des forces politiques représentées à la Knesset, il semble peu probable que les Israéliens puissent faire l’économie d’un retour aux urnes.

Les partis de la majorité gouvernementale continuent à soutenir Netanyahu

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu continuait de jouir du soutien de ses partenaires de droite au sein du gouvernement, ont-ils indiqué vendredi après son inculpation la veille pour corruption, fraude et abus de confiance. « La présomption d’innocence vaut également pour le Premier ministre d’Israël », souligne le ministre de la Défense Naftali Bennett de la Nouvelle Droite pour qui « nous devons veiller à ce qu’Israël demeure en sécurité, uni et fort en ces temps troublés. » 
Le procureur général Avichaï Mandelblit a inculpé jeudi Benjamin Netanyahu pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires différentes. C’est la première fois qu’un Premier ministre israélien en fonction est inculpé pour de tels faits. 
En outre, cette décision tombe alors que le pays attend toujours la formation d’un gouvernement après les élections législatives de septembre.
Les partis de la majorité ne voient aucune raison de lâcher ‘Bibi’. « Ne vous inquiétez pas, vous verrez que le Premier ministre ne laissera pas le peuple israélien dans l’embarras », a ainsi réagi sur Twitter Miki Zohar, le chef de groupe du Likoud à la Knesset.
Le ministre d’extrême-droite en charge des Transports Bezalel Smotrich lui a également apporté son soutien sur Twitter. « Netanyahu est juste une excuse dans leur lutte pour faire tomber le gouvernement de droite. »

Gantz appelle les soutiens de Netanyahu à le rallier pour former un gouvernement

Benny Gantz, le rival du premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou, a invité samedi les dirigeants du parti de ce dernier à le rallier pour former un gouvernement, deux jours après l’inculpation de « Bibi » pour fraude et abus de confiance.
« Au vu des circonstances, j’appelle à former le plus large gouvernement possible sous ma direction », a déclaré lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv M. Gantz, disant s’adresser aux dirigeants du Likoud, la formation de M. Nétanyahou.
« Je serai premier ministre les deux premières années », a-t-il ajouté, précisant que Benjamin Nétanyahou, « s’il est mis hors de cause, pourra revenir et être premier ministre » pour les deux années suivantes.
Selon cet ancien chef de l’armée israélienne, il s’agit là de « l’unique alternative à la tenue de nouvelles élections ».
Les deux principaux partis du pays, le Likoud (droite) de Benjamin Nétanyahou et Bleu-blanc (centre) de Benny Gantz sont arrivés en tête des élections législatives anticipées du 17 septembre.
À l’issue de ce scrutin, M. Nétanyahou a été chargé de rassembler une coalition, mais a échoué. Cette mission a été ensuite confiée à M. Gantz, mais celui-ci n’y est pas non plus parvenu.
Afin d’éviter la tenue d’un troisième scrutin en moins d’un an, le président Reuven Rivlin a chargé cette semaine le Parlement de trouver un premier ministre pour sortir Israël de l’impasse politique.
Les députés ont maintenant trois semaines pour trouver celui qui devra recueillir le soutien d’au moins 61 d’entre eux sur 120.
Mais l’inculpation jeudi de Benjamin Nétanyahou, premier ministre depuis 2009, pourrait diminuer ses chances de rallier à sa cause une majorité d’élus et compliquer son maintien au pouvoir.

Des dirigeants du Likoud se présentent comme une alternative à Netanyahu

Le parti Likoud : « le seul moyen de démettre Netanyahu de son poste de Premier-Ministre, est de se mettre d’accord sur un remplaçant unique » car celui-ci ne peut pas rester en poste pendant qu’une enquête est en cours, insistent les dirigeants du parti.
On perd la confiance totale de ses concitoyens par le simple fait d’être soupçonné de corruption…l’usurpation de titre est un crime odieux, laid et honteux et punissable par la loi.
The Jerusalem Post, relayant la chaîne 12 à Tel-Aviv, a rapporté dans son édition de samedi que « des responsables du Likoud commencent à parler de solutions de rechange à Netanyahu, à la suite de l’annonce de l’acte d’accusation pour corruption, jeudi ».
Vendredi 22 novembre 2019, Selon un reportage de Channel 12, il a été envisagé de remplacer le Premier ministre Netanyahu au sein du Likoud à la suite de l’annonce de son inculpation pour corruption, fraude et abus de confiance.
Les hauts responsables estiment que le seul moyen de démettre Netanyahu de son poste est de se mettre d’accord sur un remplaçant unique, qui tentera de réunir les 61 signatuires nécessaires de Mks à la Knesset (Parlement) afin de former un gouvernement.
Au-delà des discussions internes au Likoud, mentionne The Jerusalem Post, Netanyahu a posté vendredi une vidéo sur sa page Facebook, s’adressant à ses partisans, indiquant que « la décision finale dans les trois affaires à son encontre doit être tranchée par les tribunaux« .
Cette annonce fait suite à un discours prononcé jeudi dans lequel Netanyahou a vivement critiqué la police et le système judiciaire israéliens pour l’avoir mis en accusation pour corruption.

Vers la fin de l’ère Netanyahu ?

Au cours des trois prochaines semaines, les élus israéliens doivent donc choisir entre trouver un nouveau Premier ministre capable de rallier une majorité ou mener le pays vers de troisièmes élections en moins d’un an.
« Sans tenir compte des questions morales et légales, la situation politique du Premier ministre est douloureusement claire: ses chances d’atteindre 61 sièges sont quasi inexistantes, et donc telles sont aussi ses chances de former un 5e gouvernement », résume Amit Segal, commentateur marqué à droite au quotidien Yediot Aharonot.
« La fin est claire. La question à présent est de savoir à quelle point la route sera cahoteuse », écrit Yehuda Yifrah, commentateur de l’hebdomadaire Makor Rishon, aussi marqué à droite.
Benny Gantz, ex-chef de l’armée, qui convoite le poste de Premier ministre, a appelé à la « démission » de son grand rival après son inculpation.
De leur côté, quelques-uns des principaux alliés du Premier ministre ont assuré lui maintenir leur soutien, soulignant qu’il n’a pas encore été déclaré coupable. Parmi ceux-ci, le ministre de l’éducation Rafi Peretz, du parti de droite « Foyer Juif », ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Israel Katz, et la ministre de la Culture, Miri Regev, membres du Likoud.
Déjà en début de semaine prochaine, M. Netanyahu pourrait perdre des plumes, car les lois israéliennes interdisent à un ministre, et non au Premier ministre, de rester en fonction s’il est inculpé.

Source 24 heures +Ouest France + MetroTime + Le Devoir + Rezonodwes + La tribune internationale + Koide9enisrael
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