Les manifestations ont été déclenchées par l'annonce d'une hausse du prix de l'essence, en pleine crise économique.
La répression des manifestations en Iran mi-novembre a été exceptionnellement virulente. D'après le dernier bilan d'Amnesty International publié lundi soir, au moins 143 personnes ont été tuées lors des manifestations déclenchées par l'annonce d'une hausse du prix de l'essence, alors que le pays est plongé en pleine crise économique depuis le rétablissement des sanctions américaines.
Amnesty avait comptabilisé jusqu'à présent 106 morts, mais disait craindre que le bilan monte jusqu'à 200. Il pourrait encore s'alourdir, indique de nouveau l'ONG, qui poursuit son enquête.
« Les morts ont presque toutes été provoquées par l'usage d'armes à feu », indique également Amnesty.
Selon elle, des vidéos montrent que les forces de sécurité ont tiré « intentionnellement » contre des manifestants qui ne les menaçaient pas, voire « s'enfuyaient en courant ». Elle ajoute que les autorités ont, dans certains cas, refusé de rendre les corps des victimes à leur famille. L'ONG dénonce « une attaque épouvantable contre la vie humaine ».
Difficile d'obtenir des informations fiables alors que l'accès à Internet, qui avait été coupé par les autorités le 16 novembre dans l'ensemble du pays, n'a été que partiellement rétabli à partir du week-end dernier.
D'après l'ONG NetBlocks.org, seul l'accès au réseau national a été rétabli, et non à l'Internet mondial.
De leur côté, les autorités iraniennes n'ont pas modifié leur bilan de cinq personnes décédées, dont trois membres des forces de l'ordre.
Téhéran continue aussi d'accuser ses « ennemis » d'être à l'origine de la vague de manifestation, en particulier les Etats-Unis et Israël, mais aussi les partisans de la monarchie renversée il y a quarante ans par la Révolution islamique, ainsi que les Moudjahidine du peuple iranien, groupe d'opposition en exil.
Dimanche, un rassemblement de plusieurs centaines de personnes a été organisé dans la capitale iranienne.
La foule, composée de femmes en tchador, d'hommes en civil ou de clercs chiites enturbannés, débordait sur les avenues menant à la place Enghelab.
Elle brandissait des drapeaux iraniens ou des portraits de l'ayatollah Ali Khamenei.
Une façon de signifier que le régime n'aurait pas été ébranlé par cette phase de contestation exceptionnelle.
Source Les Echos
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