Celui qu’admireront tant les poètes — Cendrars, Apollinaire, Aragon —, celui qui sut se nourrir de tous les courants esthétiques du début du XXe siècle — néo-primitivisme, cubisme, fauvisme, orphisme de Robert Delaunay, surréalisme — sans se lier à aucun, conjugua à merveille réalité et fantastique, quotidien et fantasme.
S’il refusa l’abstraction, il ne se cantonna pas dans de plates représentations de la réalité.
Le rêve, la mémoire, l’exil, les références au judaïsme, au christianisme aussi, restent omniprésents dans des toiles apparemment simples et familières, quasi enfantines, mais souvent énigmatiques et nourries de « surnaturel », selon Apollinaire.
Chez Chagall, hommes et femmes volent dans le ciel, mais c’est pour fuir aussi. Derrière la joliesse apparente, la joie et la tendresse, l’absurde de l’antisémitisme et du monde.
Alors l’artiste protéiforme — graveur, céramiste, sculpteur, décorateur — et très prolifique se réfugie dans son propre univers.
« Tout notre monde intérieur est réalité, peut-être encore plus réel que le monde apparent », disait-il…
Ed. Citadelles & Mazenod, 384 p., 189 €
Source Telerama
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