Après l'arraisonnement du Stena Impero, pétrolier suédois battant pavillon britannique, dans les eaux internationales, par les Gardiens de la révolution iraniens, la Royal Navy a dépêché un second navire de guerre sur la zone sensible du Golfe persique........Détails.........
Le HMS Duncan, destroyer léger de type 45, a donc rejoint en grande urgence la frégate de type 23 HMS Montrose, déjà présente dans ce secteur d'opération, qui n'avait pu intervenir à temps pour empêcher l'acte de piraterie dont a été victime l'équipage du Stena Impero.
Ces deux bâtiments de combat relèvent la capacité d'intervention de la Royal Navy sur une zone particulièrement sensible où se joue un acte essentiel de la partie d'échecs qui oppose la théocratie totalitaire iranienne aux USA et à ses alliés, tout particulièrement l'Arabie saoudite et Israël, sur fond de maîtrise du moyen-orient.
L'arme fatale des Iraniens réside dans un chantage à la fermeture du détroit d'Ormuz, par lequel transite une part essentielle du pétrole irritant l'économie mondiale.
Les Ayatollahs, étranglés par le retour aux sanctions imposées par les Américains, et la perte énorme que représente l'interaction qui leur est faite d'exporter leur production d'hydrocarbures, confrontés à une dramatique crise économique interne, tiennent à démontrer leur capacité de nuisance, quitte à déclencher une crise militaire et économique inédite depuis la fermeture de Suez par Nasser ou la guerre Iran-Irak…
Dans l'incapacité de s'en prendre directement aux intérêts américains, quand bien même c'est Donal Trump qui a dynamité en mai 2018 l'accord nucléaire en trompe l'œil qui bénéficiait principalement aux Iraniens, le régime des Mollahs qui tente de compenser sur le plan stratégique et belliciste son échec économique et social intérieur, exporte guerre et terrorisme de l'Irak au Yemen, en passant le Liban, la Syrie et Gaza, tout en promettant de rayer de la carte du monde Israël qualifié d'entité sioniste…
Le Hezbollah, les Houtis au Yemen, et le cas échéant le Hamas à Gaza, servent de supplétifs terroristes aux Gardiens de la révolution, qui eux-mêmes figurent sur la liste américaine des organisation terroristes.
Prendre un navire américain en otage entraînerait immédiatement des représailles terribles sur l'Iran, c'est donc sur les Européens, si désireux de collaborer avec la République islamique, moyennant finance, que les Ayatollahs usent de coercition, prenant pour prétexte l'arraisonnement, par les Britanniques, d'un pétrolier iranien, le Grace 1, se livrant à un trafic illicite de pétrole à destination de la Syrie.
Cet épisode montre d'une part que l'Iran agit comme un État voyou, prêt à négocier pétrole contre otages, et que, d'autre part, la marine de sa très gracieuse majesté la Reine n'était pas en situation de jouer à la guerre avec un seul bateau sur zone…
La Royal Navy souffre comme la Marine nationale française d'un manque de moyens délicat.
Par ailleurs, en appuyant sur les pieds des petits États européens, Royaume Uni, France, Allemagne, les Iraniens savent bien qu'ils jouent sur du velours, ces derniers craignant de perdre une partie commerciale en se ralliant au kriegsspiel américain pourtant nécessaire…
Ils entretiennent d'ailleurs une double partie d'échecs avec d'une part la dimension guerrière sur Ormuz, qui place les Européens loin de leurs bases quand les Ayatollahs sont quasiment chez eux, et d'autre part en entretenant, comme hier à Vienne, l'illusion d'un arrangement raisonnable en renégociant avec la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne un sauvetage invraisemblable de l'accord JCPOA de 2015 sur le nucléaire iranien. Invraisemblable car il reviendrait aux Européens de contraindre les Américains à abandonner les sanctions contre l'Iran…
De fait, si les Gardiens de la révolution ont attaqué depuis mai dernier plusieurs pétroliers dans le détroit d'Ormuz, allant jusqu'à en arraisonner au moins un, la réaction européenne se limite pour l'heure à l'envoi du seul HMS Duncan sur zone.
Car si le 21 juillet dernier, les ministres français Jean-Yves Le Drian, allemand Heiko Maas, et le britannique Jérémy Hunt s'étaient mis d'accord pour lancer une force plus ou moins sous commandement européen, pour protéger les navires transitant par le Golfe des actes de piraterie iraniens, la baudruche s'est rapidement dégonflée, notre ministre, Florence Parly, préférant revenir à un partage d'information sans envoi de force navale, histoire de ne pas froisser les Iraniens comme précédemment, la France et les Européens s'étaient bien gardés de se joindre à l'initiative américaine de sécurisation du détroit d'Ormuz, pour ne pas envenimer la situation et donner dans la "désescalade".
Les Ayatollahs ont d'ailleurs déclaré qu'une mission européenne de sécurisation dans les eux du golfe persique serait considérée comme "hostile" à leur endroit… Moralité, les Iraniens n'hésitent pas aujourd'hui à affirmer, avec le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, récemment en visite à Paris,qu'ils "s'emploieraient du mieux possible à sécuriser la région, en particulier le détroit d'Ormuz, et ne permettrait pas de troubles dans la navigation dans cette zone sensible…"
C'est beau comme de l'antique, surtout quand on sait que l'envoyé iranien a transmis à Emmanuel Macron un message du président Hassan Rohani, actant le fait que Macron et lui-même soulignaient "la nécessité de recourir à la diplomatie pour apporter la paix au monde…"
Néanmoins, en dépit des reculades européennes, nonobstant la mission des deux bateaux britanniques visant à assurer dans les eaux du Golfe la sécurité des bateaux battant Union Jack, ce sont les Américains qui vont faire le boulot. Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo communiquait le fait que les Etats-Unis entendent former une coalition militaire navale qui accompagnera chaque navire qui traversera le détroit.
Source Clicanoo
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