Le 10 juillet dernier, le Parlement européen accueillait Khaled Barakat, membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation reconnue comme terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne, le Canada et Israël.
Cette visite a fait l’objet d’une vive controverse dans les milieux européens. Khaled Barakat était venu défendre le mouvement BDS ("boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël") à l’invitation de Manu Pineda, un député communiste espagnol fraîchement élu au Parlement européen.
Eurodéputé et pro-BDS
Manu Pineda, connu sur Facebook sous le nom de "Manu Abu Carlos", est un activiste du BDS, qui se présente sur le réseau social en compagnie de combattants des brigades du martyr Abu Ali Mustapha, le bras armé du FPLP, lance-roquettes et fusil-mitrailleur au poing.
Parmi eux, le leader de la brigade, Abu Jamal. Manu Pineda est aussi connu pour avoir fondé Unadikum, une association soutenant la résistance armée.
Cette visite met en lumière les liens entre le BDS et des groupes reconnus comme terroristes par la communauté internationale.
Un lien dont de nombreux sympathisants du BDS, adhérant en bonne foi, ne sont pas informés. Le découvrir nécessite de faire des recherches.
Dans la structure du BDS, on retrouve les groupes terroristes du djihad islamique et du Hamas, aux côtés de plusieurs ONG palestiniennes.
Le djihad islamique palestinien, formé militairement par le Hezbollah, prône dans sa charte la destruction de l’État d’Israël pour le remplacer par un État islamique palestinien.
Il se concentre sur l’action armée avec ses Brigades Al-Qods.
Entraînements militaires
Peu avant sa visite au Parlement européen, Khaled Barakat venait d’être interdit de prendre la parole en Allemagne en raison de son activisme et de ses liens avec la lutte armée.
Khaled Barakat fait partie de Samidoum, une organisation pro-BDS et liée au FPLP.
On y retrouve aussi le Belge Mustapha Awad, arrêté en Israël en juillet 2018 pour participation à un mouvement terroriste, puis relâché début 2019.
D’après un rapport du ministère israélien des Affaires stratégiques, "Khaled Barakat, membre du comité central du FPLP au Liban, a organisé l’entraînement militaire de Mustapha Awad en 2015 au Liban par le Hezbollah", une autre organisation reconnue comme terroriste.
Selon ce même rapport, "Mustapha Awad a transféré des fonds de Liban et de Syrie à Khaled Barakat en Belgique à deux occasions en 2016 et 2017". D’autres détails interpellent, comme les similitudes entre le site internet de Samidoun et celui du FPLP.
Par ailleurs, sur la version anglaise du site de Samidoun, Khaled Barakat est présenté comme "un écrivain palestinien", alors que sur la version arabe, il est associé au comité central du FPLP.
Sur sa page Facebook, il fait aussi l’apologie d’Ashraf Na’alwa, le meurtrier de deux Israéliens, qu’il qualifie de "héros" qui s’est "sacrifié" pour la Palestine.
Le BDS condamné
Le mouvement BDS est considéré comme antisémite en Allemagne, comme dans d’autres pays.
"Le mouvement BDS (…) est inacceptable et doit être fortement condamné. Les modèles et méthodes d’argumentation du BDS sont antisémites (…) et rallument inévitablement la mémoire de l’ère nazie", dit une résolution du Parlement allemand votée en mai.
Les députés allemands y font la part des choses entre la critique de la politique de l’État d’Israël – relevant de la liberté d’expression – et une critique masquant un antisémitisme évident, comme les étiquettes du BDS collés sur les produits israéliens où l’on lit "N’achetez pas", rappelant le slogan nazi "N’achetez pas aux Juifs" peint sur les commerces juifs dans les années 30.
"Le Bundestag allemand condamne toutes les déclarations et attaques antisémites déguisées en critiques de la politique de l’État d’Israël, mais qui, en réalité, expriment de la haine envers les Juifs et leur religion", indique la résolution.
Le BDS est également dénoncé par des législations votées dans 27 États américains, où ses comptes bancaires ont été fermés et ses campagnes sur internet interdites.
L’Europe n’a pas encore pris position.
Pourtant, selon un autre rapport du ministère israélien des Affaires stratégiques, datant de janvier 2019, 5 millions d’euros iraient à des organisations soutenant le BDS. Le rapport "The Money Trail", d’une trentaine de pages, décrypte cette chaîne de financement.
Source L'Echo
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