mercredi 15 mai 2019

La Panthère jaune vous connaissez ?


Emmené par Valérie Samuel, la petite-fille du fondateur, Fred réédite sa collection « Panthère » des années 1970. Baptisé « Ombre féline », l'opus mixe judicieusement bijou talisman et empowerment suggestif......Détails.......



Ses Mémoires n'ont pas encore été adaptés au cinéma, mais ils le mériteraient pourtant. Parce que la vie du joaillier Fred Samuel est un véritable roman dont se nourrit sa petite-fille, Valérie Samuel, pour ancrer dans le troisième millénaire l'esprit de son charismatique aïeul. 
Ce qu'elle fait avec beaucoup de pertinence grâce à sa double casquette de directrice générale adjointe et directrice artistique de la maison.
Fils de joailliers alsaciens ayant fui les Allemands en 1870, Samuel Fred naît en Argentine mais vient apprendre le métier à Paris. 
En 1936, à 28 ans, il ouvre sa boutique rue Royale, ses cartes mentionnant alors en lettres capitales « Le Moderne-Joaillier-Créateur ». 
L'indispensable ambition se double chez le jeune homme d'un flair redoutable. Kokichi Mikimoto n'en finit pas de parfaire ses perles de culture au Japon, Fred Samuel devient son représentant en France. 
« Je m'emballais pour ce symbole d'un temps nouveau, symbole dont je sentais confusément qu'il marquerait sa vie de son empreinte (1) » Grâce aux perles, le joaillier gagne effectivement la confiance du gotha, sa cote est au firmament. Ni le Commissariat général aux questions juives qui lui fait retirer son nom de famille ni la guerre - durant laquelle il combat au sein de la Légion étrangère, puis à la tête de la 17e compagnie des FFI - ne le feront fléchir.


L'aventure « Fred » continue de s'écrire au fil de bijoux entrés dans la légende. Imaginé par son fils aîné, Henri, en hommage à la voile qu'affectionne la famille, le bracelet Force 10 est tressé d'acier avec, en guise de fermoir, une manille d'or jaune. 
Décliné depuis son lancement en 1966 dans une foultitude de matériaux, il demeure un best-seller. 
Il y aussi le diamant jonquille Soleil d'or, un coussin de 105 carats immortalisé dans les mains de Margaux Hemingway, puis viendra la bague Pain de sucre dont la taille inspirée du pic brésilien s'accorde à un festival de pierres, quartz rose ou fumé, topaze, chrysoprase, tourmaline, améthyste, pour ne citer qu'elles. 
Lorsque, dans « Pretty Woman », Richard Gere passe autour du cou de Julia Roberts, sa Pretty Woman, une rivière de 23 rubellites en forme de coeur entrelacée de diamants taille coeur et marquise, le collier est signé Fred.


Complice des happy few, de la cour du Népal à Marlene Dietrich, Fred Samuel vit aussi entouré d'artistes comme Jean Cocteau, Bernard Buffet ou Arman, qui lui dessineront respectivement pendentif, papillon et bague. 
De tous ses voyages sur la Riviera, où il descend séduire ses riches clientes avec des parures placées dans un simple sac docteur, le joaillier conserve un lien particulier avec Monaco. 
Il y inaugure une boutique en 1976, en présence de Grace de Monaco. Peu portée sur les bijoux, la princesse ne quitte pourtant pas une bague sur laquelle se croisent deux pattes de panthère en or moucheté d'émail noir. 
Décliné en broches plus ludiques que sauvages, le félin incarne alors la « Fred touch » sur des publicités affirmant : « Ses yeux en émeraude et diamants vous la feront aimer pour la vie. » 
Profitant de la nouvelle boutique monégasque dans le quartier réaménagé de la place du Casino, la maison réédite aujourd'hui son fauve avec dix pièces pile dans l'air du temps. 
Pavées de diamants ou laquées de noir, les pattes se croisent en pendentifs seconde peau, boucles d'oreilles verticales et bagues fusionnant avec la phalange. 
Pour renouer avec les racines de Fred, la parure de haute joaillerie réunit choker avec diamant taille poire qui vient se poser au creux des clavicules et bracelet coordonné, un parfait duo pour les soirées VIP de l'été. 
Après avoir imaginé une fresque pour le nouvel écrin du Rocher, le décorateur d'intérieur Vincent Darré accepte une nouvelle mission : croquer la vie du fondateur. 
Pétillantes d'esprit, ses aquarelles véhiculent la joie de vivre familiale. Celle que résume Fred Samuel lorsqu'il se remémore cette fameuse inauguration à Monte-Carlo : 
« Je me sentais comme une âme d'enfant, découvrant quasiment les bijoux que j'avais pourtant conçus, manipulés et choisis avec soin pour la soirée. [...], j'ai encore pensé ce soir-là que j'étais heureux d'être joaillier. (2) »

Gabrielle de Montmorin

(1) et (2) Citations extraites des « Mémoires d'un joaillier », de Fred Samuel (éd. Le Rocher).

Source Serie limitee - Les Echos

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