Nathanaël Benhamou, Breton originaire de Rennes, est venu tenter sa chance en Israël, il y a plus d’un an. Il gère aujourd’hui My Guest, une entreprise d’accueil pour des VIP en affaires avec l’État hébreu.......Détails........
Ce soir-là, à Jérusalem, Nathanaël Benhamou enchaîne blague sur blague à la table qu’il partage avec des entrepreneurs bretons, invités en Israël par l’union des entreprises d’Ille-et-Vilaine.
Il fait s’écrouler de rire les convives.
À des clins d’œil pour chacun. Un petit mot. Une attention. Mettre à l’aise et choyer les autres, il sait faire. C’est son métier.
Nathanaël Benhamou, Rennais, 31 ans, a monté My Guest, à Tel Aviv, il y a un peu plus d’un an.
« Je travaille pour des fonds d’investissement français, américains et israéliens et je m’occupe des séjours de leurs clients en Israël. »
Nuits chaudes de Tel Aviv
Les nuits chaudes de Tel Aviv n’ont pas de secrets pour lui. Il a ses entrées dans tous les restaurants en vue, les hôtels côtés, les boîtes de nuit célèbres…
Né à Morlaix, ce fils et petits-fils de crêpiers débarque à Rennes en 2012, où il ouvre d’abord un magasin de jacuzzi, « Bien être et spa ».
Il revend assez rapidement ses parts et s’associe à Yann Paigier, le patron de Léon le Cochon.
« Je m’occupais de l’événementiel de ses restaurants. »
Les pieds le démangent vite. L’envie d’entreprendre aussi. Voilà Nathanaël Benhamou aux États-Unis, où il travaille pendant sept mois dans un restaurant à Miami.
« Là-bas, j’ai rencontré un franco-israélien, patron d’un fonds d’investissement en immobilier et hôtellerie, qui m’a proposé d’être « guest relation » pour s’occuper de ses clients en Israël. »
Il s’occupe des séjours « de A à Z »
Nathanaël Benhamou ne connaît alors le pays hébreu que par des séjours, lors de vacances avec ses parents. Il sait que pour lui « obtenir la nationalité israélienne ne serait pas difficile » .
Il se lance dans l’aventure. Étoffe rapidement son carnet d’adresse. Accueille les clients VIP, les prend en main « de A à Z pendant leur séjour ».
Immobilier de luxe
En parallèle, il monte My Guest. Et s’associe à un agent spécialisé dans le luxe : « Je le mets en relation avec les clients qui souhaitent acheter de l’immobilier de luxe à Tel Aviv. »
Nathanaël vit son rêve israélien, comme d’autres leur rêve américain. Il parle presque couramment l’hébreu.
Profite de l’avantage d’être exonéré d’impôt pendant dix ans en Israël en tant que nouvel immigrant.
« J’ai aujourd’hui de vraies perspectives d’évolution. Je me plais bien. C’est très ouvert, très direct ici. »
L’Israël qu’il côtoie, lui, est « un pays d’opportunités » . Le conflit israélo-palestinien ? La politique ? À Tel Aviv, il assure ne rien en percevoir. « Pour savoir ce qui se passe, j’allume BFMTV. »
« En France, il y a un rapport à l’argent compliqué »
Nathanaël Benhamou s’amuse de voir qu’on est toujours l’étranger de l’autre : « En France, je suis juif. En Israël, je suis français. » Aurait-il pu mener la même activité à Rennes ?
« Non. En France, il y a un rapport à l’argent compliqué. Et si je fais mon métier là-bas, je ne gagne pas un rond. »
Il a fait du chemin, évoque la mémoire de son grand-père. « Pendant la 2e guerre mondiale, il a été caché par des Bretons… qui lui ont appris à faire des crêpes. La paix revenue, il a décidé d’en faire sur les marchés. »
À quelques tables de lui, ce soir-là, Patrick Drahi, le Tycoon des médias et des télécoms, s’entretient avec des responsables du Medef breton.
Les autres convives le charrient : « Ben alors, tu n’es pas à la table des officiels ? »
Une heure plus tard, Nathanaël Benhamou aura son selfie avec Patrick Drahi (photo ci-dessus).
Source Ouest France
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