mercredi 9 mai 2018

Pologne : une loi sur l'Holocauste provoque des débordements au musée d'Auschwitz


En février, une loi niant toute responsabilité ou complicité de la Pologne dans la Shoah a été adoptée, libérant ainsi une parole antisémite dans le pays. Cela se ressent notamment au musée d'Auschwitz.......Détails........


C’est une conséquence directe de l’adoption d’une loi début février. Une loi mémorielle très controversée, voulue par le parti de la droite conservatrice au pouvoir, le PiS (parti Droit et Justice), qui nie toute responsabilité ou complicité de la nation polonaise dans la Shoah.
Interdit, par exemple, de parle de "camp de la mort polonais". Et cette loi a décomplexé les nationalistes les plus durs, a fait monter une sorte de fièvre de sentiments patriotiques et en même temps a libéré une parole clairement antisémite dans le pays, ainsi qu’une parole xénophobe et antimusulmane. Et le musée d’Auschwitz-Birkenau est devenu une cible privilégiée.
Ses dirigeants, et les guides qui y sont formés, sont accusés de minimiser le sort des quelques 74.000 Polonais non juifs qui sont morts dans le camp. De gommer "l’héroïsme polonais" et de faire le jeu, de "la narration juive".

Ça s’exprime ouvertement, ces idées ?

Oui, dans les médias d’abord, qui sont contrôlés majoritairement par le pouvoir en place ces dernières années.
Et puis le personnel qui travaille sur le site de l’ancien camp de concentration et d’extermination, pour que l’Histoire ne soit pas oubliée, vit cette pression au quotidien.

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Accusés d’être "anti-polonais", ils font face à une propagande qu’ils sont contraints de démentir de plus en plus fréquemment. Le frère du directeur emblématique du musée d’Auschwitz a publié mi-mars, un billet sur Facebook pour dénoncer "50 jours de haine ininterrompue. (…) Des arguments mensongers.
Des dizaines d’articles, des centaines de comptes Twitter engagés, des milliers d’attaques, des vulgarités, des menaces, des diffamations, des délations. A vomir."
Certains réclament que seuls les Polonais puissent être guides dans le camp, le domicile d’un guide italien a été vandalisé en mars.
Et un autre a été malmené par un groupe de visiteurs nationalistes, partisans d’un homme politique antisémite notoire, enveloppés dans des drapeaux polonais.

Une ambiance délétère. Et ça ne provoque pas de réaction ?

Vous savez le pouvoir est proche des milieux d’extrême-droite. La situation est donc très délicate pour les responsables du musée d’Auschwitz, qui dépendent du ministère polonais de la culture.
Ils semblent ne pas vouloir faire trop de vagues à ce stade. Il faut se souvenir qu’un certain nombre de directeurs de musées ont sauté ces dernières années, remplacés par des proches du parti PiS, Droit et Justice.
Ceux qui opposent leurs idées à celles du pouvoir en place sont systématiquement accusés d’être "anti-polonais".

Source Europe 1
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