jeudi 8 février 2018

Violente passe d'armes entre Nétanyahou et le chef de la police israélienne

 
Les deux principales enquêtes ouvertes il y a plus d'un an contre le premier ministre touchent visiblement à leur fin. La police s'apprête, selon les médias, à recommander son inculpation pour corruption. Un échange d'une violence mal contenue a opposé mercredi soir le commissaire Roni Alsheikh, qui commande depuis deux ans la police israélienne, au premier ministre Benyamin Nétanyahou.......Détails.........

 
À l'occasion d'un rare entretien accordé à la journaliste-vedette Ilana Dayan pour l'émission d'enquête «Uvda», sur la deuxième chaîne de télévision, le policier a ouvertement accusé l'entourage du premier ministre d'avoir diligenté des investigations privées pour intimider les fonctionnaires qui enquêtent à son sujet.
L'intéressé, visiblement scandalisé, a répliqué sur son compte Facebook peu avant minuit. «Toute personne équilibrée, a-t-il dénoncé, se demandera comment des gens qui profèrent de tels mensonges peuvent enquêter sur le premier ministre avec objectivité et formuler des recommandations qui ne soient pas biaisées.»
Cette spectaculaire passe d'armes intervient alors que les deux principales enquêtes ouvertes il y a plus d'un an contre le premier ministre touchent visiblement à leur fin.


Votre avocate en Israël...

Au moment précis où les téléspectateurs découvraient ses accusations retentissantes, le commissaire Alsheikh présidait mardi soir une réunion avec les principaux services impliqués dans ces investigations afin d'étudier les suites à leur donner.
Selon la chaîne 2 et la chaîne 10, ces hauts gradés s'apprêteraient à recommander l'inculpation du premier ministre pour corruption passive, fraude et abus de confiance dans l'enquête sur les bouteilles de champagne rosé et les boîtes de cigares qui lui ont été offertes, pour un montant total estimé à plus de 100 000 dollars, par plusieurs hommes d'affaires.
Ils seraient en revanche plus circonspects sur le fruit de leur deuxième enquête, qui s'est concentrée sur les pressions exercées contre un important patron de presse afin d'obtenir une couverture bienveillante dans les colonnes du quotidien Yedioth Ahronoth.
Une fois ces investigations bouclées, c'est au procureur général Avichai Mandelblit qu'il appartiendra de prononcer d'éventuelles inculpations.
Benyamin Nétanyahou ne cesse de proclamer sa confiance, martelant: «Il n'y aura rien parce qu'il n'y a rien.»
«Ne soyez pas inquiets, a-t-il encore lancé à ses partisans dans une vidéo tournée mardi après-midi.
La police va bien sûr formuler des recommandations et il y aura des affiches proclamant que «Bibi est coupable jusqu'à ce que son innocence soit prouvée», ainsi que des pressions illégitimes.
Mais je suis certain qu'à la fin de l'histoire, les autorités aboutiront à la simple conclusion qu'il n'y a rien.»

Pressions et fouilles

Roni Alsheikh, de son côté, n'a guère pris de pincettes pour dénoncer les intimidations que les enquêteurs estiment avoir subies au cours des derniers mois.
«Des forces très puissantes», a-t-il confié à Ilana Dayan, se sont mobilisées pour «recueillir des informations sur les enquêteurs».
«Je veux dire qu'il y a eu des pressions sur les policiers impliqués dans ces investigations, et que des gens ont fouillé autour de leurs familles ainsi que dans leur voisinage pour recueillir des informations à leur sujet.»
Faussement énigmatique, il a ajouté: «Nous savons tous qui sont ces gens. Ce sont des professionnels.»
Interrogé sur les raisons pour lesquelles il n'a pas ordonné d'enquête sur ces agissements, le commissaire Alsheikh a conclu: «Il y a parfois des situations dans lesquelles on préfère ne pas lancer des investigations dont le déroulement risque de contrarier un dossier plus important.»

Votre avocate en Israël...

Ces accusations à peine voilées interviennent après que le commandant Roni Ritman, chef de l'unité anticorruption Lahav 433, a demandé à changer d'affection en réaction au dépôt d'une plainte pour harcèlement sexuel à son encontre.
Le policier a depuis lors contesté les accusations de la plaignante et laissé entendre que cette procédure aurait été lancée pour fragiliser son enquête. «Il est choquant de découvrir que [le chef de la police] répète les insinuations mensongères colportées par Ritman, a dénoncé sur Facebook Benyamin Nétanyahou, et laisse entendre que le premier ministre serait impliqué dans la rédaction de cette plainte pour harcèlement sexuel.»
Interrogé sur la dégradation, au cours des derniers mois, de ses relations avec le premier ministre qui l'a nommé à la tête de la police, le commissaire Roni Alsheikh a admis mercredi soir «un changement d'attitude».
«Je ne le juge pas pour cela, a-t-il ajouté. Au bout du compte, ce n'est pas moi mais lui qui se trouve au centre de ces enquêtes.»
Source Le Figaro
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