Le président Reouven Rivlin est intervenu dimanche après-midi, lors de la Convention annuelle de Hertzliya où sont débattues les grandes questions politiques, stratégiques. économiques, sociales et sociétales du pays...Details...
Le président a évoqué les minorités en Israël et les différences qui séparent les différentes franges de la société : « Je ne verrai jamais dans un groupe ou une minorité qui constituent l’État d’Israël un danger. Mais je veux vous parler d’un danger qui nous menace.
La société israélienne est composée d’une majorité sioniste face à trois minorités : sioniste religieuse, arabe et orthodoxe. Mais la réalité et la démographie ont changé, créant un nouvel ordre israélien, où les minorités ne seront bientôt plus des minorité mais des tribus. Notre société sera bientôt formée de quatre tribus, qui ne se connaissent pas, ne se fréquentent pas, n’ont pas le même système éducatif. Ces enfants venus d’implantations ou de villes orthodoxes, de Tel Aviv ou de Rahat, non seulement ne vont pas se rencontrer, mais vont aussi avoir leur propre vision de la société, de la culture, de la religion. »
« Nous ne pouvons vivre dans le déni : ce ne sont pas les radicaux qui créent les tensions entre ces tribus. Il existe un fossé énorme entre les courants centraux de ces quatre tribus et ces différences ont un impact sur notre avenir », a ajouté le président.
« Le calcul est simple : si nous n’encourageons pas l’entrée dans le monde du travail des communautés orthodoxe et arabe, notre économie ne pourra pas tenir le coup. Au niveau politique : la tribu arabe ne participe pas au jeu politique tandis que les trois autres travaillent pour leur propre intérêt. Si cette situation perdure, ce sera la catastrophe. Avons-nous une identité commune ? Nous reconnaissons-nous tous sous l’identité juive et démocratique de l’État d’Israël ?
Auparavant, Tsahal constituait le creuset de notre société. Mais deux des quatre tribus ne servent pas dans Tsahal », a rappelé M. Rivlin.
« Je me contente de voir la réalité en face, alors que certains choisissent de vivre dans le déni. Le téléspectateur lambda ne voit jamais de villes orthodoxes à la télévision.
Or, nous sommes là pour rester : laïques, sionistes religieux, orthodoxes et arabes. Et nous devons donc nous poser la question : pouvons-nous accepter que la moitié de la population future ne se considère pas sioniste ? » Et de renchérir : « Nous devons regarder cette réalité en face afin de trouver des réponses et créer, ensemble, une vision commune.
Je ne veux pas imposer de réponses, mais je me dois, en tant que président, de poser des questions. »
« Aucune des quatre tribus ne doit sentir qu’elle doit renoncer à son identité pour faire partie de la société commune. C’est la première condition sine qua none : tendre la main vers l’autre ; le comprendre, même si a priori nous n’avons aucun rapport les uns avec les autres. Le deuxième axiome : nous sommes tous responsables de la pérennité de notre pays, de sa sécurité et de son économie.
Le troisième axiome est le principe d’égalité : les budgets doivent être accordés de manière égalitaire. Le quatrième axiome consiste à créer un « israélisme » commun ensemble. Ce nouvel ordre ne doit pas nous pousser vers la division mais vers l’union. Cela prendra longtemps, mais si nous croyons que nous sommes faits pour vivre ensemble, nous y arriverons. Chacun d’entre nous doit faire un effort dans ce sens », a conclu M. Rivlin.
Source IsraPresse