Le niveau élevé de l'imposition des revenus, une répartition inégale des impots – qui frappent essentiellement la classe moyenne - encourageraient un nombre croissant d' israéliens à éviter de déclarer leurs ressources, créant ainsi un circuit parallèle de l'économie israélienne qui semble atteindre un niveau incroyable. En clair, les circuits de l'économie souterraine explosent.
Chiffré à quelque 185 milliards de shekels (39 milliards d'euros), l'économie parallèle israélienne représenterait 18,9% du PIB national, plaçant Israël à égalité avec l'Union européenne, mais situe le pays avant la moyenne des pays de l'OCDE (15,3%).
Une étude réalisée pour le compte de Visa, le réseau de cartes bancaires, définit l'économie parallèle comme l'ensemble des transactions non déclarées (ou sous-déclarées) dans l'économie légale - à l'exclusion des activités illicites comme le trafic de drogue.
Alors que des pays comme la Turquie et la Bulgarie ont des taux plus élevés (27 et 31%, respectivement), les économies parallèles en Amérique du Nord sont significativement plus faibles (7% du PIB aux États-Unis), a déclaré Justin Krampe, consultant senior chez AT Kearney, qui a réalisé l'étude pour le compte de Visa.
Ne pas déclarer les transactions commerciales ou les sous-déclarer signifie baisse des recettes fiscales pour le gouvernement, concurrence déloyale sur le marché, et absence de protection pour les travailleurs concernés.
Pendant les périodes de crise économique cependant, l'activité dans l'économie souterraine pourrait aussi agir comme un stimulant économique, en limitant leur exposition aux impôts.
Cet "argent souterrain" est tout de même dépensé, et revient finalement dans les circuits de l'économie légale.
Cela dit, avance Justin Krampe, convertir ne serait-ce que 2 points de pourcentage de cette économie parallèle vers l'économie légale pourrait aider le pays à régler son problème de déficit en injectant neuf milliards de plus dans les recettes de l'État.
Alors que certains pans de l'économie souterraine israélienne incluent les transactions domestiques comme les paiements non déclarés aux nounous, infirmières, aide-ménagères et professeurs particuliers, la plus grande partie provient néanmoins des entreprises : la production (y compris le commerce des diamants), la construction et la vente de voitures chez les concessionnaires et dans les garages, sont parmi les plus importantes sources de transactions non déclarées.
L'une des solutions proposées par Visa pour lutter contre ce fléau serait évidemment de pousser à la hausse des paiements électroniques de 10% ; cela contribuerait selon cet organisme à réduire l'économie souterraine de 4à 6%.
D'autres mesures politiques peuvent être envisagées : le développement de systèmes de paiement mobiles sans fil, la multiplicité des terminaux capables de traiter les paiements électroniques dans des endroits qui jusqu'à présent n'en disposent pas ou peu (petits commerces, taxis) ou encore faire bénéficier les transactions électroniques d'une TVA réduite.
Les transactions importantes seraient, elles, contraintes elles par la loi de passer par la voie électronique.
Source Israel Infos