jeudi 27 juin 2013

Gaza - L'économie s'effrite avec les tunnels



Alors que l'Egypte a accru au cours des derniers mois les fermeture des tunnels qui courent sous la frontière avec la bande de Gaza, dans l'enclave,les prix des produits de base tels que le ciment et le carburant flambent. Les palestiniens qui organisent le trafic dans les tunnels expliquent que l'opération égyptienne qui a débuté en mars avec l'inondation des premiers passages souterrains, est montée en puissance au cours des deux dernières semaines, juste avant –coïncidence ? – une vague de protestations d' opposants au régime de Mohamed Morsi qui culminera avec une journée de grande manifestation le 30 juin.

L'armée égyptienne qui lutte pour combler le vide sécuritaire du Sinaï depuis la chute d' Hosni Moubarak en 2011, a promis de fermer tous les tunnels sous la frontière entre Gaza (source de trafic de de passage de terroristes, d'armes mais aussi de matières premières) ainsi que ceux du Sinaï.
Et Mohammed Morsi ne peut que suivre la décision des militaires car, outre la contestation face au désastre économique, il est en butte à de nombreuses critiques concernant sa capacité à asseoir son autorité sur les militants islamistes dans le Sinaï (qui ont attaqué à plusieurs reprises des policiers ou soldats égyptiens dans la péninsule).
Les menaces contre les tunnels ont sérieusement douché les espoirs de nombreux Palestiniens qui espéraient que Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans - dont est issu le Hamas -, allégerait considérablement les restrictions sur la frontière égyptienne, qui est également soumise à un blocus. "Les affaires sont au point mort", constate Abou Bassam, qui emploie 40 travailleurs dans un réseau de tunnels palestiniens à Rafah, une ville située sur la frontière.
"Les activités dans les tunnels sont presque complètement arrêtées".
Seuls 50 à 70 tunnels fonctionnent encore de façon partielle.
Un propriétaire de tunnel qui emploie 24 "ouvriers", signale qu'il n'importe plus que 50 tonnes de produits alimentaires par jour contre 300 tonnes il y a deux semaines.
L'armée égyptienne a fermement averti les habitants du Sinaï ne plus s'approcher de la clôture avec la bande de Gaza, et de cesser les ventes via les tunnels sous peine de sanctions.

"Aujourd'hui, nous devons payer davantage les chauffeurs égyptiens pour les convaincre de nous apporter les marchandises, ce qui entraîne une hausse des prix des matières de base", déclare Abou Ali, un autre propriétaire de tunnel.
Le prix du ciment à Gaza a grimpé de 350 shekels la tonne à 800 shekels.

Les Palestiniens qui achetaient jusqu'ici l'essence en provenance d'Égypte (en contrebande) à un prix relativement modéré, doivent maintenant payer pour le carburant importé d'Israël le double du prix.
Ils se plaignent également de manquer de gaz domestique, les importations israéliennes étant rares.

Ghazi Hamad, le ministre adjoint des Affaires étrangères du gouvernement du Hamas, déclare qu'il comprend "la situation complexe à laquelle doit faire face le président égyptien" et qu'il est prêt à fermer tous les tunnels si l'Égypte permet aux marchandises de transiter par Rafah, le seul point de passage de l'Égypte avec Gaza.
Mais à Rafah où les mouvements transfrontaliers de personnes avaient augmenté peu après la prise de fonction de Mohamed Morsi, les passages se sont désormais considérablement ralentis.
Les responsables égyptiens invoquent des problèmes techniques.


Source Israel Infos