Le gouvernement a commencé à solliciter le service de sécurité intérieure, le Shin Beth, en mars 2020 pour collecter des données sur les citoyens et géolocaliser leur portable dans le cadre de la "guerre" contre la pandémie de Covid-19.
La Cour suprême avait rapidement bloqué cette pratique, indiquant qu'elle devait être encadrée par une loi.
Le Parlement avait adopté en juillet une loi autorisant le gouvernement à utiliser les technologies du Shin Beth. D'une durée initiale de trois semaines, cette loi a été continuellement renouvelée, suscitant des critiques sur la violation de la vie privée.
Lundi, la Cour suprême a annoncé qu'à partir du 14 mars, le "recours au Shin Beth sera limité aux cas confirmés de coronavirus quand le patient ne coopère pas sur l'enquête (épidémiologique), volontairement ou non, ou qu'il ne rend pas compte de ses rencontres".
"Permettre au gouvernement d'utiliser les détails de la surveillance est un revers sévère, exceptionnel et draconien au droit au respect de la vie privée et à la structure démocratique de la société israélienne", a estimé la Cour.
L'Association pour les droits civiques en Israël (Acri), l'une des trois organisations de la société civile ayant saisi la justice, a salué la décision, espérant qu'elle encourage les autorités à "dévier de la pente glissante consistant à utiliser des moyens extrêmes et non-démocratiques" pour lutter contre la pandémie.
La décision de justice est un "crime contre la santé des citoyens israéliens", a de son côté considéré le ministre adjoint à la Santé, Yoav Kisch.
"Jusqu'à aujourd'hui, les compétences du Shin Beth ont permis de sauver la vie de 500 Israéliens.
Le 14 mars, cela sera terminé à cause de la Cour suprême", a-t-il fustigé sur Twitter.
Par ailleurs, un projet pilote de bracelet électronique pour les personnes revenant de l'étranger a été lancé lundi soir à l'aéroport international Ben-Gourion, a constaté un journaliste de l'AFP.
Alors que la justice demandait aux autorités de limiter le traçage controversé des personnes contaminées au coronavirus, Israël a lancé un projet pilote destiné aux personnes de retour de l'étranger et forcées de se mettre en quarantaine.
Les autorités obligent toute personne ayant séjourné hors des frontières d'Israël, sauf les personnes vaccinées et ayant été malades du coronavirus, à se mettre en quarantaine dans un hôtel-corona, subventionné par l'Etat.
Ce projet de bracelet électronique permet à ceux qui le désirent de se mettre en quarantaine à leur domicile et ainsi d'être sous surveillance.
"Ma vie privée est importante mais pas moins que tout le pays soit dans une bonne situation sanitaire donc si c'est le prix à payer, j'en suis très heureuse", a affirmé à l'AFP, Gaby Glazman, une Israélienne de 53 ans, arrivée lundi soir du Brésil et qui a été la première à recevoir ce bracelet électronique.
Israël, qui mène une campagne de vaccination de très grande ampleur, est sorti progressivement de son troisième confinement début février.
Quelque 778.200 personnes contaminées ont été officiellement recensées par l'Etat hébreu depuis le début de la pandémie, dont environ 5.750 sont décédées.
Vous nous aimez, prouvez-le....