mercredi 28 octobre 2020

La vente de 200 objets du musée des arts islamiques de Jérusalem annulée à la dernière minute


Un casque ayant appartenu à un sultan ottoman, une page issue d'un coran presque millénaire, un bol en verre du XIIIe siècle... Voilà quelques-unes des plus illustres pièces du musée d'art islamique de Jérusalem qui auraient dû être vendues mardi lors d'enchères organisées par la maison Sotheby's. Mais la vente, destinée à renflouer les caisses du musée fondé dans les années 1960, n'a pas eu lieu.......Détails........

Lundi soir, à la veille du début des enchères, le musée a annoncé dans un communiqué rédigé par son principal donateur que la vente de mardi et mercredi était annulée et qu'une nouvelle date serait annoncée, vraisemblablement courant novembre, comme le rapporte The Guardian . 
«Nous espérons que ce report rendra possible d'aboutir à un accord qui soit aussi acceptable pour le ministère de la Culture dans les semaines à venir», écrit la fondation Hermann de Stern.
Craignant de voir une partie de son patrimoine culturel dilapidée, le gouvernement israélien a en effet œuvré à bloquer la vente, contraignant ses organisateurs à la déprogrammer. 
Le président de l'État d'Israël Reuven Rivlin estime que la collection a une «valeur et une importance dépassant sa valeur monétaire». Il a appelé à éviter «la vente de ce capital culturel» israélien.
Le musée, qui rencontre des difficultés financières, avait prévu de vendre plus de 200 pièces, pour une valeur totale d'environ 7,5 millions de livres, soit environ 8,3 millions d'euros. 
Cette décision avait été prise avant que le lieu ne ferme ses portes en raison de la crise sanitaire, mais la direction explique que la vente est désormais cruciale si le musée veut éviter la faillite.
Nadim Sheiban, le directeur du musée, plaide le fait que les objets destinés à la vente étaient conservés en réserve depuis longtemps, ou sont semblables à d'autres objets de la collection. 
La direction affirme que les fonds dégagés assureront sa survie à long terme et le maintien de ses programmes éducatifs. Nadim Sheiban a en outre hérissé plus d'un historien de l'art en justifiant la vente d'armes et de casques par l'idée que la guerre n'avait pas sa place au musée.
Sefy Hendler, historien de l'art à l'Université de Tel-Aviv, doute du fait que le musée soit pris à la gorge et parle de la vente comme d'une «honte publique et artistique». 
«Les explications savantes de tous ceux qui ont uni leurs forces afin de transférer ces trésors à la vente de Londres peuvent être résumées en un mot : l'argent», écrit-il dans le journal Haaretz .
Sotheby's, de son côté, conserve l'espoir d'un accord entre les différentes parties. Dans un communiqué publié lundi, la maison de ventes explique qu'«en raison des discussions entre le musée L.A Mayer et le gouvernement israélien» la vente a été «temporairement reportée à novembre». 
Rien n'interdit dans les statuts du musée ne s'oppose à de telles opérations, estime encore les représentants de la société. 
Sotheby's manifeste également son impatience «à travailler avec le musée pour concrétiser ces projets dans un proche avenir» tout en défendant la démarche qui n'est pas nouvelle et pratiquée par de nombreuses institutions culturelles.

Source Le Figaro
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