Bien connu des services de renseignement, Abdelhakim Sefrioui est le fondateur du collectif Cheikh Yassine (du nom du fondateur du Hamas, tué par l’armée israélienne en 2004).
Début octobre, il avait accompagné au collège du Bois d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine, le père d’une élève pour demander le renvoi de Samuel Paty, qui avait montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves.
Se présentant comme “membre du Conseil des imams de France”, il avait aussi diffusé il y a quelques jours sur Youtube une vidéo dans laquelle il dénonçait le professeur, qualifié de “voyou”.
L’homme a été interpellé avec sa compagne à Évry et placé en garde à vue, samedi 17 octobre. Les enquêteurs tentent de déterminer le rôle de ce Franco-Marocain dans l’attentat de vendredi.
Le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard n’a fait samedi devant la presse aucune connexion entre cet homme et le tueur.
Mais s’il n’y a “pas un lien direct” établi, le coordonnateur national du renseignement et de la lutte antiterroriste Laurent Nunez considère toutefois qu’il existe “un lien indirect”.
Ce lundi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a accusé le militant islamiste radical et le père de l’élève d’avoir “manifestement lancé une fatwa” contre Samuel Paty.
Dans la religion islamique, une fatwa peut être une consultation juridique donnée par une autorité religieuse à propos d’une interrogation ou d’un cas particulier, selon le Larousse.
Mais ce terme peut être aussi plus largement utilisé pour désigner une condamnation à mort.
Manifestations, harcèlement, menaces et intimidations
Ce n’est pas la première fois que l’homme se fait remarquer devant un établissement scolaire.
Selon Le Point, en 2011, il avait déjà fait pression sur la proviseur du lycée de Saint-Ouen, qui avait tenté d’imposer dans son règlement intérieur la fin des jupes longues.
Mais Abdelhakim Sefrioui a été repéré par les services de renseignement français encore bien des années auparavant. En tant que militant islamiste, il a participé dès le début des années 2000 à toutes les manifestations défendant de près ou de loin une vision radicale de l’islam, selon Ouest-France.
À la même époque, il est aussi président de l’association culturelle des musulmans des Ulis et devient également le leader d’une contestation communautaire qui cherche la modification d’un projet de mosquée entrepris par la commune, selon Marianne.
Sa façon de procéder: multiplication des appels à manifester et harcèlement de la municipalité.
Par la suite, en 2004, il fonde le collectif pro palestinien Cheikh Yassine, organisation considérée comme terroriste en Europe.
Toujours selon Marianne, il s’en est pris à l’imam de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur et à l’imam de Drancy, en Seine-Saint-Denis, Hassen Chalgoumi. Ce dernier, face aux menaces et à une agression qu’il a subie chez lui, a dû quitter sa moquée et a été placé sous protection policière.
Aux côtés de Dieudonné en 2006
En 2006, alors qu’il se dit imam et libraire-éditeur à Paris, Abdelhakim Sefrioui rejoint le comité de campagne de Dieudonné pour la présidentielle de 2007. La candidature du polémiste sera finalement abandonnée, faute d’obtention des 500 signatures.
En 2010, selon Ouest-France, on le retrouve également aux côtés du site conspirationniste d’extrême droite Alter-info, poursuivi devant le tribunal pour antisémitisme.
En juillet 2014, il avait également participé à Paris à des manifestations pro-Gaza, en scandant des slogans à la gloire des terroristes islamistes du Hamas et du djihad islamique.
Il a également mené des actions dans la rue Jean-Pierre Timbaud, réputée pour être un bastion de l’islam rigoriste, en faveur de “la liberté des femmes de porter le voile”.
Source Yahoo News
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