Arrivé le visage barré d’un masque sanitaire aux couleurs du drapeau américain, M. Pompeo s’est entretenu à Jérusalem avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.
« Je suis très optimiste de voir d’autres pays arabes se rallier à cette opportunité, de reconnaître l’État d’Israël et de travailler avec lui », a déclaré M. Pompeo lors d’un point de presse après cet entretien.
Le secrétaire d’État n’a pas établi une liste de pays candidats à une normalisation avec Israël, mais doit se rendre au Soudan et à Bahreïn, en plus des Émirats, au cours de cette tournée de cinq jours au Moyen-Orient.
Depuis l’annonce le 13 août de l’accord de normalisation entre les Émirats et Israël, conclu sous l’égide des États-Unis, les spéculations vont bon train sur les autres candidats possibles à une normalisation avec l’État hébreu : Bahreïn, Oman, Soudan?
À Khartoum, M. Pompeo doit « exprimer son soutien à un approfondissement des relations Israël-Soudan » et à la « transition » dans ce pays qui a tourné la page de trois décennies sous l’autocratie d’Omar el-Béchir, selon Washington.
Au côté de M. Pompeo, M. Nétanyahou a évoqué « une nouvelle ère » où « d’autres pays » de la région pourraient suivre les traces des Émirats. « Nous avons discuté de cela et j’espère qu’il y aura du nouveau dans un futur rapproché », a-t-il dit.
À la faveur de la normalisation, Israël et les Émirats ont dit vouloir multiplier les échanges commerciaux, la vente de pétrole émirati à Israël et de technologie israélienne aux Émirats, en plus de doper le secteur du tourisme, avec des projets de vols directs entre Tel-Aviv et Dubaï et Abou Dabi.
Mobiliser
Le plan Trump pour le Moyen-Orient annoncé en janvier prévoit une coopération entre Israël et des pays arabes hostiles à l’Iran, ennemi juré de l’État hébreu, ainsi que l’annexion de pans de la Judée Samarie par Israël.
Les Émirats assurent que l’accord avec Israël prévoit de « mettre fin à toute annexion supplémentaire » en Judée Samarie alors que M. Nétanyahou a évoqué un simple « report ».
Les Palestiniens, du Fatah laïc du président Mahmoud Abbas aux islamistes du Hamas, ont dénoncé l’accord Israël/Émirats, certains y voyant un « coup de poignard dans le dos », et tentent de mobiliser des puissances étrangères pour y faire obstacle.
À ce propos, le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab est attendu en soirée à Jérusalem selon des sources diplomatiques. Il doit avoir des entretiens séparés avec M. Nétanyahou à Jérusalem et avec M. Abbas à Ramallah, en Judée Samarie.
Au pouvoir à Gaza, autre territoire palestinien, le Hamas a appelé les leaders régionaux à « briser le silence » et faire pression sur Israël pour « mettre fin » à son blocus sur cette enclave.
La normalisation « permettra de changer la trajectoire de la région, d’un passé d’hostilités et de conflits à un autre d’espoir, de paix et de prospérité » a plaidé l’ambassadeur des Émirats à Washington, Youssef al-Otaïba, en référence à l’accord avec Israël, tout en prévenant que des « difficultés » pourraient survenir.
« Garanties »
À ce titre, un sujet reste particulièrement sensible pour Israël : la vente possible d’avions de combat F-35 par les États-Unis aux Émirats.
Ces derniers disposent d’une soixantaine de Mirage 2000, un avion de combat polyvalent, mais selon le New York Times l’administration Trump a « accéléré » son offensive pour vendre des F-35 de nouvelle génération aux Émirats.
Historiquement, Israël s’oppose à la vente de F-35 aux autres pays du Moyen-Orient, y compris à la Jordanie et à l’Égypte-pays avec lesquels il a signé des accords de paix-, car il veut maintenir sa supériorité technologique dans la région.
Benyamin Nétanyahou a réitéré lundi que l’accord avec les Émirats n’incluait pas de clause concernant le F-35 tout en affirmant avoir reçu « des garanties » des États-Unis que « l’avance » militaire de son pays serait maintenue.
« Nous allons continuer de maintenir cette avance militaire qualitative (à Israël) », mais « nous voulons pouvoir aussi fournir (aux Émirats) l’équipement dont ils ont besoin pour protéger leur population de la même menace que constitue la République islamique d’Iran », a dit M. Pompeo.
Source Nouvelles du Web
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