La profanation, sans doute dans la nuit de lundi à mardi, de 107 tombes juives à Westhoffen (près de Wasselonne) et des inscriptions antisémites relevées à Schaffhouse-sur-Zorn (près de Hochfelden) sont semble-t-il liées. Ces actes font suite à une liste déjà beaucoup trop longue d’actes visant la communauté juive dans la région. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner y est attendu ce mercredi......Détails.......
Dans la nuit, 107 des quelque 700 tombes ont été recouvertes de croix gammées ou encore du chiffre 14 qui fait référence aux suprémacistes blancs.
« J’ai été prévenu vers 14 h par les gendarmes, explique le maire de Westhoffen, Pierre Geist. Je n’ai pas de mots.
C’est une honte, je suis écœuré pour la communauté juive, pour Westhoffen. Jean-Louis Debré m’a appelé ; une tombe familiale a été profanée. Westhoffen est une terre de tolérance ; les trois communautés (juive, protestante, catholique) ont toujours bien vécu côte à côte. »
Jean Louis Debré « affecté et meurtri par ce geste ignoble »
L’ancien président du conseil constitutionnel, dont la famille est originaire de Westhoffen, est très attaché au village où il revient très régulièrement. Joint mardi soir au téléphone il s’est dit profondément « affecté et meurtri par ce geste ignoble de gens qui n’ont rien compris.
C’est révoltant. Une partie de ma famille est enterrée dans ce cimetière. Vingt tombes y portent le nom de Debré ». Il se rendra à Westhoffen le 18 décembre, à l’occasion d’une visite prévue en Alsace.
L’alerte a été donnée par les gendarmes de Truchtersheim qui s’étaient rendus, un peu plus tôt dans la journée, à Schaffhouse-sur-Zorn, près de Hochfelden, après la découverte de tags antisémites sur l’arrière de la mairie et sur la façade de la synagogue.
« Les tags tracés à l’arrière de la mairie faisaient notamment référence au cimetière de Westhoffen », explique le maire de la commune Jean Hentz, ce qu’a confirmé dans l’après-midi Élodie Lefebvre, substitut du procureur de la République à Saverne.
« Ces tags auraient été faits « très certainement après 23 h, estime le maire. Des habitants, qui pratiquent la gym, avaient garé leur véhicule à proximité et n’avaient rien vu à cette heure-là ».
« Ce n’est pas possible que dans tous ces villages on n’ait jamais de témoin »
« Franchement c’est déplorable ce qui se passe actuellement. Ça m’a fait du mal de regarder ces inscriptions. » Et l’élu de préciser qu’elles ont été effacées par des agents de la commune.
Dans l’après-midi, le préfet du Bas-Rhin, Jean-Luc Marx, s’est rendu à Westhoffen en compagnie du président du consistoire israélite du Bas-Rhin, Maurice Dahan, et du grand rabbin de Strasbourg, Harold Abraham Weill.
Le préfet a condamné avec la plus grande fermeté ces « actes antisémites odieux qui frappent une nouvelle fois le Bas-Rhin » et exprimé son « soutien le plus total à la communauté juive ».
Les services de l’État se disent « déterminés à lutter et à mettre fin à cette vague d’actes antisémites, racistes et anti-migrants qui touche le Bas-Rhin depuis plusieurs mois ».
Et Maurice Dahan de s’inquiéter du peu de résultats obtenus jusqu’ici par les enquêteurs:
« Ça fait un an et demi que les murs des écoles, des synagogues, des mairies, des domiciles de parlementaires sont couverts d’inscriptions racistes, antisémites, ce n’est pas possible que dans tous ces villages on n’ait jamais de témoin ; j’en appelle à la vigilance des villageois. »
Un appel à la vigilance d’autant plus pressant que les auteurs se sentent toujours plus invulnérables au point, la semaine dernière, de faire référence directement au cimetière juif de Westhoffen dans une série de tags racistes et antisémites peints sur les murs de l’école élémentaire et de la salle polyvalente de Rohr, dans le Kochersberg. Une forme de défi.
Le ministre de l’Intérieur qui a qualifié ces actes « d’abjects et répugnants » sera ce mercredi à Westhoffen.
Un village qui depuis très peu de temps ne compte plus aucun membre de la communauté juive (lire encadré) : Roger Kahn s’est éteint le 20 septembre 2018 à 89 ans. « Il était ancré à Westhoffen, son village » se souvient Maurice Dahan. Sa sœur Marcelle vit toujours dans une maison de retraite de Geispolsheim.
Comme lors des récentes profanations commises à Herrlisheim et à Quatzenheim, c’est la Section de recherches (SR) de Strasbourg qui est chargée de mener les investigations relatives à la profanation du cimetière israélite de Westhoffen. Les gendarmes invitent les éventuels témoins et toutes les personnes susceptibles de fournir des informations utiles à l’enquête à se manifester auprès d’eux en composant le 17.
Source Dernieres nouvelles d'Alsace
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