Il faut dire que ce dernier, artiste émérite mais collaborateur, a été fusillé quelques jours après la Libération.
« Pour dire toute la vérité, c’était un homme ignoble qui se définissait 100 % hitlérien, anti-juifs, anti-anglais, anti-partisans et anti-gaulliste ! Mais faire un black-out total de son talent artistique, reconnu de son vivant, et effacer sa signature, c’est un scandale ! »
L’élu d’opposition mène un combat pour sortir de l’anonymat cet artiste controversé. Ses trois écrits officiels à la Ville sont restés lettres mortes. « Je demande juste qu’un cartouche soit apposé avec son nom, la date et “commandée par la Ville”. »
Intitulée “Aux victimes et invalides du travail”, cette œuvre en pierre blanche rend hommage à l’effort et à la pénibilité du labeur des ouvriers, à droite avec l’enclume et aux paysans, à gauche avec la charrue. Elle a été commandée en 1935, par une municipalité socialiste.
« Et aujourd’hui, une majorité à gauche ne veut pas reconnaître la paternité de cette œuvre, tout en la laissant accrochée ?
J’appelle cela de l’ambivalence… Est-ce qu’on cache Céline ? », regrette celui qui est fils et petit-fils de sculpteurs.
Si la majeure partie de ses œuvres ont disparu - son atelier place Crillon a été entièrement saccagé - il en reste quelques-unes dans les réserves du palais du Roure ou du musée Calvet.
Pour ne pas qu’il tombe dans l’oubli, Raphaël Mérindol lui consacre son vingtième livre, “Jean-Louis L’Homme, sculpteur (1879-1944) : des mains d’or, une âme noire”, paru en 2018.
Par Anaïs VAUGON
Source La Dauphiné
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