lundi 25 mars 2019

Abdelkader Merah de retour aux assises


Condamné en première instance à 20 ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste, le procès en appel du frère de Mohamed Merah s'ouvre ce lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris.......Détails.......



C'était le premier grand procès des attentats qui ont ensanglanté la France ces dernières années. Celui des tueries de Toulouse et Montauban, en mars 2012, au cours desquelles sept personnes avaient perdu la vie, abattues froidement par Mohamed Merah. 
En novembre 2017, le frère du terroriste toulousain, Abdelkader Merah, était condamné en première instance à 20 ans de prison, reconnu coupable d'association de malfaiteurs terroriste. 
Ce lundi s'ouvre son procès en appel, aux côtés de Fettah Malki, accusé d'avoir fourni une arme et un gilet pare-balles utilisés pour les assassinats, et condamné, lui, à 14 ans de prison.
Il y a un an et demi, le verdict rendu par les cinq magistrats de la cour d'assises spéciale de Paris n'avait pas tranché entre les thèses du ministère public et de la défense, menée par Mes Dupond-Moretti, Vey et Ceyleron. 
La première affirmait qu'Abdelkader Merah était complice des meurtres de son frère et réclamait la perpétuité pour l'accusé. 
La seconde estimait que l'accusé n'était qu'un coupable de substitution, face à l'impossibilité de juger Mohamed Merah, mort dans l'assaut du Raid, et avait plaidé l'acquittement. 
Les juges avaient choisi finalement la voie médiane, condamnant Abdelkader Merah pour association de malfaiteurs à caractère terroriste, tout en l'acquittant de la complicité des crimes. Une pondération qui n'avait satisfait personne. Parquet général et accusés avaient fait appel.
Si les 118 tomes du dossier restent les mêmes, la durée du procès a été légèrement réduite, de cinq à quatre semaines. 
La cour devrait se passer de quelques témoignages, notamment de policiers, perçus comme redondants en première instance. 
Près d'une quarantaine de témoins et une dizaine d'experts devraient tout de même intervenir à la barre. 
Sept magistrats - deux de plus qu'en première instance - composeront la cour d'assises spéciale. 
Comme dans tous les procès pour terrorisme, le jury populaire est remplacé par un collège de professionnels. Il sera présidé cette fois-ci par Xavière Siméoni. Le ministère public sera représenté par l'avocat général Rémi Crosson du Cormier. On avait pu observer, en septembre dernier, ce même duo efficace au procès des meurtriers de Clément Méric.
Les débats devraient une nouvelle fois tourner autour de la relation complexe qu'entretenaient les deux frères. Détricoter leurs rapports et isoler les éléments d'une entreprise terroriste de ceux d'une relation classique entre les membres d'une fratrie relèvent de la gageure. 
Enquêteurs, experts et témoins arrivent à esquisser l'ascendance qu'a entretenue Abdelkader, adolescent délinquant, sur Mohamed, de six ans son cadet, au sein d'une famille déchirée par la violence. 
Ils parviennent à décrire leur basculement dans l'islam radical, et les conseils religieux que donnait le grand frère, salafiste révolutionnaire, au petit. 
Ils peuvent relater que les deux, brouillés, se réconcilient un mois avant le début des assassinats et volent ensemble le scooter qui permettra au terroriste de commettre ses assassinats. 
Le tout sans parvenir à présenter une preuve formelle de l'implication de l'accusé principal.
Fettah Malki pourrait, lui, à nouveau glisser sur les audiences, comme ce fut le cas en 2017. 
Son cas se révèle plus simple à régler. Petit malfrat qui ne connaît rien à la religion, il avait vendu des armes à la mauvaise personne: Mohamed Merah. Un ami qui a eu le malheur pour lui de devenir terroriste. 
La cour l'a reconnu coupable d'association de malfaiteur et condamné à 14 ans de prison, sur les 20 qu'il encourrait.
Les 226 parties civiles reviennent plus remontées que jamais. Dans la majorité, elles ont été déçues du premier verdict, estimant la complicité établie. 
L'avocat de l'une d'entre elles confiait ainsi que «l'exigence de preuves de la cour d'assises spéciale avait été particulièrement élevée dans son verdict. Je vois tous les jours des accusés condamnés pour complicité d'assassinat avec beaucoup moins d'éléments à charge que ceux opposés à Abdelkader Merah.» Me Elie Korchia, qui représente Samuel Sandler, dont les fils et petits-fils ont été tués à l'école juive, estime qu'à partir du même dossier, «des analyses différentes peuvent ressortir». 
Me Carole Masliah, conseil d'Eva Sandler et de la famille de Myriam Monsonégo, fillette tuée à l'école, renchérit: «C'est comme si la cour avait offert un lot de consolation aux victimes. Or, il faut exploiter le dossier de la première à la dernière cote, et la méthode des terroristes transparaît. Il y a pour nous une évidence: Abdelkader Merah est coupable, complice des assassinats de son frère. Il a été son mentor, son maître à penser.»
Contactés, les avocats d'Abdelkader Merah et de Fettah Malki n'ont pas donné suite à nos sollicitations.

Source Le Figaro
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