2016 a démarré sur le pied gauche pour l’économie israélienne ; le rythme de croissance du PIB reste très inférieur aux prévisions officielles. L’économie d’Israël a du mal à démarrer l’année 2016 ; elle serait même au bord de la récession. Au premier trimestre 2016, le PIB israélien a augmenté d’un petit 0,8% en rythme annuel ; par tête d’habitant, il s’agit même d’une baisse de la production...
À titre de comparaison, le PIB israélien a augmenté de 2,5% en 2015 et de 2,6% en 2014.
Pour 2016, le rythme de croissance du PIB reste très en-dessous des prévisions officielles. À la Banque d’Israël comme au ministère des Finances, les économistes israéliens étaient optimistes en début d’année ; ils estimaient que le PIB israélien augmenterait de 3% en 2016 par rapport à l’année précédente.
EXPORTATIONS EN PANNE
Pourquoi donc la croissance israélienne est-elle en panne en ce début 2016 ? La cause principale se trouve dans les chiffres du commerce extérieur : celui-ci continue de s’effondrer. Au premier trimestre 2016, les exportations de biens et services ont chuté de 12,9% en calcul annualisé.
Les principaux postes d’exportations sont en baisse, depuis les exportations industrielles (- 12,2%) jusqu’aux exportations de services (- 14,2%). Fort heureusement, ces baisses ont été contrebalancées par des hausses, comme les exportations de services touristiques (+ 34%) et de diamants (+ 35%).
RISQUE DE DÉFLATION
Autre source d’inquiétude pour les économistes israéliens : la dépense publique qui se contracte. Au premier trimestre 2016, la dépense publique de consommation a reculé de 1,7% en rythme annuel ; en 2015, elle avait augmenté de 3,1%. Il y a longtemps qu’en Israël, l’État n’avait pas réduit aussi fortement ses dépenses courantes.
Un autre mauvais chiffre a été publié cette semaine : la baisse des prix à la consommation se poursuit. Au cours des quatre premiers mois de 2016, l’indice des prix a reculé de 0,8%. Sur les 12 derniers mois (avril 2016 par rapport à avril 2015), l’indice des prix a baissé de 0,9%. Le risque de voir l’économie israélienne s’enfoncer dans la déflation aggraverait le ralentissement de l’activité.
LES MÉNAGES CONSOMMENT
Sur quoi donc repose la faible croissance de l’économie d’Israël au début 2016 ? Sur la consommation des ménages.
Au premier trimestre, les ménages israéliens ont dépensé pour leur consommation 4% de plus que l’an passé. Ce qui signifie une augmentation de la consommation privée de 2,1% par tête, avec une pointe de + 2,5% par les achats de biens semi-durables (comme habillement) et + 3,0% pour les achats de produits alimentaires.
Pour les commentateurs économiques, le ralentissement économique du début 2016 était prévisible ; il ne constitue donc pas une surprise. Les experts de la maison d’investissement Psagot précisent que « il y a de nombreux signes qui confirment que la faiblesse de la croissance est temporaire ; durant les prochains trimestres, l’économie retrouvera son rythme de croisière qui l’a caractérisé les années précédentes ».
L’optimiste des économistes israéliens repose donc sur la demande intérieure ; la baisse des exportations est contrebalancée par la demande des ménages, des entreprises et de l’État.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley