mardi 9 février 2016

Israël adopte un projet de loi controversé contre les ONG en première lecture




 A l'issue d'un vif débat, un projet de loi polémique a été voté par le parlement israélien. Il prévoit de contraindre les ONG à être transparents sur leur financement par des gouvernements étrangers. Le Parlement israélien a voté dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 février, en première lecture, un projet de loi controversé...



Il vise à contraindre les organisations non gouvernementales (ONG) à afficher publiquement leur financement par des gouvernements étrangers, faisant peser, selon ses détracteurs, un climat de chasse aux sorcières contre les organisations anti-colonisation et de défense des droits des Palestiniens.
Le texte présenté par le gouvernement  a été voté par 50 voix contre 43 à l'issue d'un débat très tendu. L'examen de ce texte avait été repoussé deux fois au cours des deux dernières semaines.
Ayelet Shaked, instigatrice de ce projet et ministre de la Justice de l'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, assure qu'il ne vise spécifiquement aucune ONG. Dans les faits, ce sont les organisations réputées de gauche qui semblent de loin les plus visées, car les organisations de droite, notamment celles soutenant la colonisation, bénéficient surtout de dons privés, notamment américains.


Un badge pour signaler l'importance du financement de gouvernements étrangers


Parmi les principaux organismes en ligne de mire, figurent l'ONG anti-colonisation La Paix maintenant, B'Tselem une organisation de défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés et Breaking The Silence, qui critique les agissements de l'armée israélienne envers les Palestiniens.
Le projet prévoit que les ONG recevant plus de la moitié de leur financement de gouvernements étrangers devront le mentionner dans tous leurs rapports officiels.
Et leurs représentants devront porter un badge spécial au Parlement.
Le projet de loi suscite des critiques internationales au premier rang desquelles celles des Etats-Unis qui ont exprimé leur inquiétude sur le texte le mois dernier via leur ambassadeur en Israël.
L'ambassadeur de l'Union européenne, Lars Faaborg-Andersen, a lui prévenu directement Mme Shaked des réserves de l'UE sur le texte.


Source Le Temps