jeudi 11 février 2016

Alain Soral condamné à 10 000 euros d’amende pour des propos antisémites


Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, mercredi 10 février, Alain Soral, essayiste d’extrême droite, à 10 000 euros d’amende pour injure raciale à l’encontre du journaliste Frédéric Haziza. Sur son site Internet le 29 mars 2014, M. Soral avait évoqué celui-ci en ces mots : « petit Frédéric » qui « trimballe sa triste silhouette d’éternel juif errant, dos voûté, œil inquiet, quasimodo d’un malheur millénaire, de salle de rédaction en plateau télé, de salle de presse en studio radio »...

 
« Le caractère antisémite des propos poursuivis n’est pas à démontrer », ont estimé les juges de la 17e chambre du tribunal correctionnel dans leur jugement, mercredi. Ces « attaques personnelles particulièrement méprisantes et directement liées à la religion de Frédéric Haziza ne peuvent bénéficier de la protection particulière accordée aux discours humoristiques », invoquée par Alain Soral.
A l’audience, Frédéric Haziza avait fait savoir qu’il faisait l’objet de menaces et d’injures sur le site d’Alain Soral depuis qu’il avait refusé de l’inviter à l’une de ses émissions télévisées. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que M. Soral, régulièrement condamné pour injure raciale, est sanctionné par la justice pour des propos antisémites portés à l’égard du journaliste.
Cinq mille euros de dommages et intérêts
L’essayiste a, outre son amende, été condamné à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à Frédéric Haziza et 3 000 euros pour les frais de justice. Il devra aussi verser 1 euro de dommages et intérêts et 1 000 euros pour les frais de justice à quatre associations de lutte contre le racisme.
En plus de ces amendes et dommages et intérêts, le tribunal correctionnel de Paris a ordonné la publication d’un communiqué judiciaire, aux frais du prévenu, dans quatre journaux, décision qui doit être exécutée même s’il fait appel. Les juges ont aussi ordonné le retrait des propos litigieux.
D’autres passages du texte ainsi que le commentaire d’un internaute lui valent également d’être déclaré coupable du délit de provocation à la discrimination religieuse.


Source Le Monde