La TVA a baissé d’un point en octobre, mais les étiquettes n’ont pas suivi : même les prix contrôlés par le gouvernement n’ont pas baissé. La baisse annoncée de la TVA est en passe de devenir un « mirage » pour le consommateur israélien qui s’attendait à une baisse des prix au début du mois. C’est la déception qui a été au rendez-vous : dans leur immense majorité, les prix au détail n’ont pas bougé ; ce qui signifie que les commerçants ont détourné à leur profit la baisse de la TVA qui était censée bénéficier aux consommateurs...
C’est au début de septembre que le ministre israélien des Finances avait pris de cours tous les observateurs locaux ; il annonçait, à la va-vite, sa décision d’abaisser la TVA d’un point, la faisant passer de 18 à 17%, dès le 1er octobre. À l’origine de cette mesure improvisée : un excédent fiscal enregistré durant les mois d’été.
“DÉTOURNEMENT” DE TVA
Aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence : les commerçants en ont profité pour relever leurs prix d’un point. Autrement dit, ils ont empoché la baisse de la TVA, sans en faire profiter le consommateur. Certes, la baisse attendue des prix n’était pas très forte ; mais quand le coût de la vie est élevé, c’est aussi le principe d’une baisse des prix qui compte.
Certains commerçants ont avancé une explication logistique : en raison de la période des fêtes, ils n’ont pas eu le temps de mettre à jour leurs étiquettes. Réaction surprenante, d’autant plus que, dans une situation contraire (hausse de la TVA), la répercussion sur les prix aurait été immédiate.
En revanche, certaines entreprises ont été sincères avec leurs clientèles, leur annonçant franchement la couleur. Par exemple, les journaux israéliens ont tous publié une “Annonce aux lecteurs” en ces termes : « Malgré la baisse de la TVA, le prix de votre quotidien restera inchangé en raison du renchérissement des coûts de production ». Qu’on se le dise.
CONTRE-EXEMPLE DE L’ÉTAT
Certes : aucune entreprise du secteur privé n’est obligée de répercuter la baisse de la TVA sur le consommateur. Mais qu’en est-il du secteur public ? Les prix fixés et contrôlés par l’État n’auraient-ils pas dû baisser d’un pourcent le 1er octobre ? Ailleurs, oui, ils auraient baissé. En Israël : non !
C’est ainsi que les transports en commun, le service public le plus utilisé par les Israéliens, ne verront pas leurs prix ajustés à la baisse malgré le recul de la TVA. Les usagers des trains et autobus devront attendre, sans doute, le mois de janvier pour voir les tarifs des billets de transports baisser.
Reste à interpeller le ministre israélien des Finances : pourquoi un tel mépris du consommateur ? La décision improvisée d’abaisser la TVA avait déjà surpris ; mais une fois adoptée et votée par la Knesset, sa non-application fait figure de scandale.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley