En cette période automnale faisant suite aux intenses fêtes du Nouvel An hébraïque et du mois de Tichri, nous commençons à lire dans la Torah et son premier Livre Béréchit - l’aventure extraordinaire illustrant le cheminement spirituel et personnel de nos patriarches appelés « avot ». Des trajectoires faites de comportements exemplaires qui doivent nous inspirer nous-mêmes à chaque instant !....
Le premier, et le plus célèbre d’entre eux, Avraham avinou - qui fonda la monothéisme en pleine civilisation idolâtre et qui fut, pour cela, adopté par l’humanité tout entière comme le « père de tous les croyants » en un D.ieu unique -, nous donne dès le début du récit de la paracha Le'h Le'ha une immense et exemplaire grande leçon de vie ! Ainsi, des versets de la Torah font-ils remarquer l’exceptionnelle beauté de Sarah, son épouse… Or, lorsqu’Avraham et Sarah arrivèrent en Egypte, ils redoutèrent d'être victimes des mœurs fort dissolues de l’Egypte, si bien qu’Avraham demanda à Sarah : « Dis que tu es ma sœur »… afin d'avoir ainsi la vie sauve.
L'épouse-sœur…
Cette remarque très profonde faite par notre patriarche m’inspire le commentaire suivant : on sait que, selon la Torah, il est formellement interdit d’épouser sa sœur, mais toujours selon elle, notre épouse doit aussi devenir un jour notre « sœur » sur le plan de l’intimité et de la proximité dans le couple juif.
Car un couple réussi est celui qui, à une certaine période de son histoire, permet à ses deux membres de se considérer comme frère et sœur, tant les conjoints se sentent proches et partagent des milliers de choses en commun !
Mais lorsque la Torah fait elle-même remarquer que Sarah était « belle », Avraham déclare quant à lui : « Maintenant, je sais que tu es belle ! »… Et nos Sages de commenter en ajoutant : « Certes, Avraham le savait déjà, mais il a réalisé à quel point Sarah était belle à ce moment-là, parce que jusqu’alors, il ne l’avait jamais détaillée ».
Il y a donc une deuxième très grande leçon à retenir de cela : si, bien sûr, il faut regarder son épouse avant de l’épouser, la « détailler » n’est pas recommandé ! En fait, cette grande pudeur et cette retenue manifestées par nos patriarches viennent une fois de plus nous donner une grande leçon de vie : pour se marier, il suffit de s’accepter ; et pour devenir un vrai couple harmonieux, il faut savoir se respecter.
Le « respect de l'autre », selon la Torah
Mais qu'est-ce, exactement, « se respecter » ? Eh bien, c'est tout d'abord respecter l’intimité de l’autre. Et donc le « détailler » comme on le ferait d'un objet ou d'une image transforme indubitablement l’autre en un simple spectacle ou en objet figé. Mais la Torah est à cet égard beaucoup plus exigeante : elle estime que la vraie beauté est intérieure et que l’apparence physique – qu'il ne faut évidemment pas négliger - n’est qu’un pâle reflet de cette intériorité primordiale !
Si, parmi les très nombreux et immenses enseignements de nos patriarches, j’ai ainsi voulu extraire celui-ci, c'est pour expliquer à nos lecteurs combien le véritable problème des couples d’aujourd’hui vient du fait qu'ils ont parfois oublié, non pas de s’estimer, mais de se respecter comme il se doit…
Avraham et Sarah sont venus à point, en ce début du récit biblique dans le premier livre de la Torah, Béréchit – appelé aussi le « Livre des Engendrements » - pour nous indiquer comment le faire.
Souhaitons donc à tous les couples – jeunes et moins jeunes -, qui liront cet article, une vie commune de bonheur et de plein succès !
Par le rav Sitruk
Source Chiourim
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