Le dessinateur du «Monde» a tenu au quotidien israélien «Haaretz» des propos durs voire technophobes sur l'influence de la Toile. Présent en Israël au Cartoon Museum de Holon, au sud de Tel Aviv, le dessinateur du Monde Plantu s’est livré au quotidien Haaretz. Au journaliste qui l’interroge, Plantu montre un dessin scindé en deux parties...
En haut, le Paris sous l’occupation nazie avec un jeune taguant «Liberté» sur un mur. En bas, le Paris de 2015 où un jeune peint à son tour «Liberté de caricaturer», et où les nazis ont été remplacés par des jihadistes armés de couteaux, équipés d’ordinateurs portables et d’antennes satellites.
Autre modification significative d’après la description qu’en fait le journaliste : la croix gammée visible dans un drapeau sur la partie supérieure du dessin laisse place au symbole de l’arobase, le bon vieux @ des adresses mails et des identifiants Twitter.
L’explication de Plantu est aussi délicate que son point Godwin pictural (pas le premier, d'ailleurs), puisqu’il déclare : «Je vois Internet comme une sorte d’occupation.
Il y a de nouveaux nazis qui nous observent tout le temps, et à cause d’eux, on ne peut pas dessiner ce que l’on veut.» Certes, il faut toujours se méfier des traductions d’interviews dans une langue étrangère (et celle de Haaretz est en anglais), mais Plantu n’en est pas à sa première critique de la Toile, même si les précédentes étaient plus mesurées.
«L’outil internet est formidable mais il se retourne maintenant contre la liberté de penser. Il y a le blogueur qui défend la liberté et les droits de l’homme mais il y a aussi le blogueur dénonciateur», déclarait-il en 2012 à Normandie Magazine. Sur la chaîne LCP, après les attaques de janvier à Paris, il appelait à se méfier des réseaux sociaux.
Source Ecran Liberation